Bien que la prévalence du VIH/SIDA ne cesse de reculer à l’échelle nationale au Cameroun, les jeunes restent particulièrement touchés par le fléau. Avec un taux de 2,7% en 2022 dans la population générale, la séropositivité atteint 27% chez les moins de 15 ans.
Cette grande vulnérabilité des jeunes, observée de longue date, ne se résorbe pas. En 2011 déjà, 29 168 enfants de moins de 15 ans avaient été contaminés, ainsi que 16 719 adolescents de 15 à 19 ans et 47 796 jeunes adultes de 19 à 24 ans.

Plusieurs facteurs expliquent cette situation. Le manque d’éducation sexuelle et de campagnes de prévention ciblant les nouveaux canaux de communication comme les réseaux sociaux sont pointés du doigt. La consommation de drogues ou les rapports sexuels non protégés avec des partenaires multiples ou plus âgés accroissent aussi les risques.
Comparé à d’autres pays africains, le taux de prévalence chez les 15-24 ans reste plus élevé au Cameroun (2,8% contre 1,4% en Afrique de l’Ouest et centrale en 2020). Entre 2009 et 2013, ce taux était même supérieur à 5% chez les jeunes camerounaises contre seulement 2,9% chez les garçons.
Pour inverser la tendance, éducateurs et médecins préconisent un meilleur accès à l’éducation sexuelle dès l’adolescence et une multiplication des centres de dépistage et de prise en charge pédiatriques. L’enjeu est crucial pour préserver l’avenir de la jeunesse camerounaise, moteur de la nation.