Au cœur du Nord du Cameroun, une situation préoccupante perdure malgré les efforts pour améliorer l’accès aux soins de santé maternelle. Malgré l’existence du « chèque santé » visant à faciliter les accouchements en centres de santé, moins de 40% des femmes choisissent cette option, mettant ainsi leur vie et celle de leur enfant en danger.
Une récente étude menée par Data Impact a mis en lumière le fait que plus de 60% des accouchements dans les régions de l’Extrême-Nord et du Nord se déroulent encore « en communauté ». Cela signifie que ces femmes ne bénéficient pas de l’assistance d’un personnel qualifié lors de l’accouchement, augmentant considérablement les risques de complications.

Différents obstacles entravent l’accès des femmes aux établissements de santé pour accoucher. Le coût financier, l’éloignement géographique et la méfiance envers le système de santé sont autant de facteurs qui contribuent à ce cercle vicieux qui pèse lourdement sur les mères septentrionales.
Cependant, il est essentiel d’inverser la tendance et de trouver des solutions pour remédier à cette situation alarmante. L’étude suggère deux mesures clés. Tout d’abord, étendre la gratuité des soins prénataux et des accouchements, en suivant le modèle du « chèque santé », afin de réduire les barrières financières. Ensuite, il est primordial de renforcer la formation des sages-femmes, des acteurs essentiels qui peuvent contribuer à rétablir la confiance des femmes dans le système de santé. Il est temps d’agir, car chaque jour qui passe, des femmes perdent la vie en donnant naissance faute de soins médicaux adéquats. Le Nord camerounais ne peut plus tolérer ce sacrifice effroyable. Les enfants qui s’apprêtent à naître méritent le meilleur départ possible dans la vie, et leurs mères méritent la chance de les voir grandir. Il est temps d’investir dans la santé maternelle, de mettre un terme à cette tragédie et de réclamer justice pour ces femmes et leurs enfants. La vie de chaque mère compte, et il est de notre devoir collectif de faire en sorte qu’aucune femme ne meure en donnant naissance.