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Redistribution des cartes dans le secteur minier africain

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 uraniumL’Afrique abrite un tiers des ré­serves mi­nières mon­diales, tous mi­ne­rais confon­dus.  Mais les pro­duc­tions tra­di­tion­nelles du conti­nent donnent des signes de fai­blesse. C’est le cas de l’or, par exemple, dont les quan­ti­tés ex­traites, qui re­pré­sentent près de 20 % du total mon­dial,  stag­nent de­puis quelques an­nées. Le constat est le même pour la pro­duc­tion de dia­mants qui après une dé­cen­nie d’aug­men­ta­tion a ten­dance à se tas­ser.

Dans le même temps, de nou­veaux ac­teurs ont émer­gé sur le mar­ché des ma­tières pre­mières les plus re­cher­chées par les nou­velles puis­sances éco­no­miques que sont la Chine et l’Inde. L’Afrique se pré­sente en effet en po­si­tion de force pour sa­tis­faire leurs be­soins avec 81 % des ré­serves mon­diales de chrome, 61 % des ré­serves de man­ga­nèse, 60 % des ré­serves de co­balt – tous trois uti­li­sés dans les al­liages d’acier – ou bien en­core 89% des ré­serves de pla­tine dont la moi­tié de la pro­duc­tion est uti­li­sée par l’in­dus­trie au­to­mo­bile.

De nou­veaux pays mi­niers émergent sur le conti­nent afri­cain

Cer­tains pays afri­cains ont déjà su tirer pro­fit de cette nou­velle de­mande. Ma­da­gas­car, par exemple, est dé­sor­mais le pre­mier pro­duc­teur afri­cain de ni­ckel avec 60 000 tonnes ex­traites an­nuel­le­ment. La Grande Île de­vrait aussi ra­pi­de­ment ren­for­cer sa po­si­tion dans l’ex­por­ta­tion de ti­tane et de co­balt, des gi­se­ments im­por­tants ayant été dé­cou­verts ré­cem­ment. Le fer afri­cain est éga­le­ment l’objet de toutes les at­ten­tions. La de­mande mon­diale aug­mente de 5 % à 10 % en rythme an­nuel, et les grands pro­duc­teurs tra­di­tion­nels, bré­si­liens et aus­tra­liens, ne par­viennent pas à la sa­tis­faire. Des pays comme la Côte d’Ivoire, qui on signé un ac­cord avec le groupe si­dé­rur­gique in­dien Tata Steel pour le dé­ve­lop­pe­ment du gi­se­ment du mont Nimba, ou la Mau­ri­ta­nie, as­so­cié à Ar­ce­lor Mit­tal, de­vraient en tirer ra­pi­de­ment des bé­né­fices. De même que la RDC qui après quelques an­nées dif­fi­ciles, at­tire de nou­veaux les in­ves­tis­seurs grâce à la « cein­ture de cuivre » du Ka­tan­ga où se trouvent 10 % des ré­serves mon­diales de cuivre et un tiers de celles de co­balt. La Gui­née (Co­na­kry), qui abrite les deux tiers des ré­serves mon­diales de bauxite, a aussi les moyens de se clas­ser dans le pe­lo­ton de tête des grands opé­ra­teurs mi­niers.

Une in­dus­trie mi­nière afri­caine se met en place

Reste que l’es­sen­tiel de la trans­for­ma­tion des mi­ne­rais afri­cains conti­nue de se faire dans d’autres ré­gions. L’Afrique du Sud consti­tue la seule ex­cep­tion à cette réa­li­té qui em­pêche la plu­part des états mi­niers afri­cains de ren­ta­bi­li­ser au maxi­mum leurs ri­chesses na­tu­relles. Conscients du pro­blème, plu­sieurs pays ont dé­ci­dé d’in­ves­tir dans des in­fra­struc­tures de trans­for­ma­tion. Le Maroc construit des usines d’en­grais pour trans­for­mer le phos­phate, sa pre­mière ri­chesse mi­nière, la RDC se lance dans le trai­te­ment de l’alu­mine et la Gui­née pré­voit de construire une usine dans l’un de ses prin­ci­paux gi­se­ments de bauxite, un mi­ne­rai dont elle dé­tient près de 60% des ré­serves mon­diales. L’ob­jec­tif est de rompre avec une ap­proche à « court terme » qui consiste à ex­ploi­ter des gi­se­ments jusqu’à épui­se­ment sans en tirer d’autres res­sources que des de­vises, pour pri­vi­lé­gier un dé­ve­lop­pe­ment à long terme, per­met­tant no­tam­ment de créer des em­plois plus qua­li­fiés et en plus grand nombre.

L’Afrique en pôle po­si­tion sur le mar­ché de l’ura­nium

L’ura­nium ouvre éga­le­ment de belles pers­pec­tives au conti­nent afri­cain. Car la flam­bée du prix du pé­trole cu­mu­lée à l’aug­men­ta­tion des contraintes en­vi­ron­ne­men­tales re­lancent l’in­té­rêt des pro­duc­teurs pour l’élec­tri­ci­té d’ori­gine nu­cléaire. Les grands construc­teurs mon­diaux de ré­ac­teurs, tels que le fran­çais Areva, l’al­le­mand Sie­mens ou les amé­ri­cains Wes­tin­ghouse et GE, sont déjà pré­sents sur ce mar­ché ou sont en passe de l’être. L’Afrique pour­rait en tirer des pro­fits consi­dé­rables, le prix de la livre  d’ura­nium ayant été mul­ti­plié par dix au cours de la der­nière dé­cen­nie, pas­sant de 7 euros en 2001 à 70 euros ac­tuel­le­ment. En at­ten­dant la dé­cou­verte de nou­veaux gi­se­ments, trois pays vont se par­ta­ger la part du lion : le Niger, qui abrite la deuxième plus grande mine d’ura­nium au monde (Imou­ra­ren), la Cen­tra­frique, dont l’ex­ploi­ta­tion de la mine de Ba­kou­ma a dé­bu­té en 2010, et la Na­mi­bie, où la mine de Trek­kopje est de­ve­nue le pre­mier site d’ex­trac­tion d’ura­nium au monde à la fin de l’année 2010.

source :Vie

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