
Augustin Simo, Directeur général de l’Agence nationale de radioprotection pense que cette infrastructure devrait permettre de résorber le déficit énergétique national.
Depuis 1990, le Cameroun expérimente, sans succès divers plans stratégiques d’électrification. Après le Plan énergétique national, lancé en 1990, avec pour année de base 1988 ; un autre plan, le Plan directeur d’électrification rurale a été lancé en 2001 et implémenté en 2002. Devant les lacunes de ce programme de développement de l’électricité, un dernier essai, le Plan de développement du secteur de l’électricité (Pdse) adopté en 2005, et réactivé en 2008 a été lancé. A l’origine, il s’agissait d’atteindre d’ici à 2030, une production de2 400 Mw. Le plan a été révisé, et finalement, les objectifs de production ont été portés à 6 500 Mw. Au regard de la demande nationale, le compte ne devrait pas être bon. Car d’après les données sur la couverture nationale, seulement 3 000 localités 17 000 sont éclairées.
Au cours d’une conférence donnée ce mercredi (25 mai 2016) à Yaoundé sur le thème : « Planification des besoins énergétiques du Cameroun », le Dr Augustin Simo, Directeur général de l’Agence nationale de radioprotection, a présenté sa vision d’un Cameroun entièrement couvert par l’énergie électrique. Pour passer du concept «d’accès à l’électricité» pour celui « d’accès à l’électricité abondante », le chercheur camerounais propose de faire le pas dans le nucléaire. Non pas pour satisfaire à la mode internationale, mais pour prévenir le futur déficit énergétique auquel le Cameroun va inévitablement s’exposer dans les années à venir. D’après le spécialiste, même si tout le potentiel énergétique national est mis en œuvre, on aura seulement 19 700 Mw. Apparemment ce serait suffisant, au regard du Pdse révisé (2035). Mais si on tient compte du boom démographique et du projet d’industrialisation du Cameroun, cette offre deviendrait rapidement insuffisante.
Devant les catastrophes de Fukushima et de Fessenheim, qui ont renforcé les activités du mouvement anti-nucléaire, le spécialiste souhaite qu’on retienne l’essentiel. «Le nucléaire est une énergie propre», et «la technologie oblige à être sérieux et professionnel», a-t-il défendu pendant son exposé.
Frégist Bertrand Tchouta