Dans une correspondance datée du 10 avril 2013, les élus de la région de l’Est sollicitent une intervention urgente du président de la république du Cameroun pour la mise en œuvre du projet agro-industriel sucrier de l’Est.
Les cinq maires signataires de cette correspondance ne font pas cas des entraves qui menacent de tuer le projet agro-industriel sucrier de l’Est dans l’œuf. Les élus de Ndélelé, garoua-Boulai, Mandjou, Kette et Ngoura préfèrent s’appesantir sur la nécessité de sauver le « le seul véritable projet agro-industriel d’envergure » de leur Région. Un projet vital « pour nos communes et nos populations tant par l’autonomie financière de nos collectivités décentralisées qu’en termes d’emplois et de lutte contre pauvreté ».
Ils précisent au chef de l’Etat que la mise en route de ce projet réglera au moins trois problèmes cruciaux dans la Région de l’Est. A les en croire, l’implantation de la société Justin Sugar Mills S-S apportera une solution à « l’épineuse question du chômage, cause première de toutes les délinquances vécues dans nos localités », « contribuera à l’atteinte de l’autosuffisance énergétique et à la santé financière de nos communes »
En effet, d’après les projections, l’entrée en service du complexe agro-industriel sucrier en cours d’installation entre Bertoua et Batouri devrait générer selon les promoteurs, au total 17 500 emplois directs et indirects. En plus, en décidant d’entrer au capital estimé à 13 milliards de francs CFA de Justin Sugar Mills SA, (JSM), à hauteur de 1% soit 150 millions par commune, chacune des 11 communes de l’Est escompte près de 400 millions de FCFA de dividendes annuels pendant toute la durée du projet.
Une aubaine d’autant que la nouvelle société sucrière en gestation n’exige pas des communes la libération totale de leurs participations au capital, et leur offre la possibilité de prélever la portion de leur participation qu’elles n’auront pas libérée en raison de la faiblesse de leur surface financière sur leurs dividendes. Mais voilà que ces espoirs sont menacés de consumation.
Les entraves au projet agro-industriel sucrier de l’Est sont surtout le fait des administrations publiques. En effet, au terme du mémorandum d’entente signé le 13 avril 2012 ; l’Etat acquiert 15 % du capital de JSM, soit 2,25 millions de FCFA. C’est dans cette optique que le Pr Touna Mama, conseiller spécial du premier ministre écrit au ministre des finances le 6 novembre 2012 « Le premier ministre, chef du gouvernement, me charge de vous demander de bien vouloir prendre en lui en rendre compte, les mesures et dispositions urgentes en vue de la libération de la quote-part de l’Etat au capital de la société Justin Sugar Mills S.A »
D’après les informations de journal « Repères », le ministre des finances prend effectivement des dispositions pour faire suite aux instructions du Premier Ministre, Philomon Yang. Et puis, inspirés par un avis technique du ministère des mines, de l’industrie et du développement technologique(Minmidt), les services du Premier Ministre se rétractent.
En fait de dysfonctionnements, l’on soupçonne des malversations dans la gestion des plus de 500 millions versés par le Feicom pour le compte de la participation des 11 communes de l’Est au capital de JSM.
Dominique Bassi –Repères-