C’est, à l’évidence, une façon pour l’organisme de reprendre pied dans la réalité au sortir du sommeil. Sauf que les scientifiques ne disposent pas d’une, mais de deux explications pour justifier ce comportement.
Baptisé » pandiculation « , cet étirement généralisé des muscles, le plus souvent assortis de bâillements, concerne presque tous les vertébrés. Or, en se contractant ; tous les muscles qui permettent de se tenir debout provoquent une vraie dépense énergétique pour l’organisme : aussi, ce mécanisme doit-il nécessairement être utile pour avoir été retenu par l’évolution….
Mais comme l’avoue Olivier Walusinski ; médecin généraliste et spécialiste du bâillement, « il n’y a pas de consensus ». La pandiculation, qui apparait chez le fœtus vers la douzième semaine de grossesse, semble d’abord répondre à la raideur des membres après immobilité prolongée. Stimulées par ces contractions, les enveloppes de tissu conjonctif autour des muscles conserveraient ainsi toute leur souplesse, garantissant ampleur et flexibilité aux mouvements. Mais ces étirements stimulent aussi l’intéroception, c’est à-dire la perception que nous avons de notre propre corps via l’activation d’une zone du cerveau appelée insula. « Cette puissante contraction musculaire nous fait percevoir notre schéma corporel de manière plus intense, explique Olivier Walusinski. On se sent mieux ».
On sait par ailleurs que le bâillement accélère la circulation du liquide céphalo-rachidien qui baigne le cerveau, et où s’accumulent des subtances induisant le sommeil. Bailler pourrait donc hâter l’élimination de ces substances et éloigner le sommeil. De quoi accentuer, là aussi, l’état d’éveil. S’étirer le matin permettrait de se préparer à l’action e assurant le fonctionnement optimal du système musculo-squelettique, mais aussi la vivacité du système nerveux.
VE
(©) Sciences et vie