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Meutchieye : «nous faisons face à l’indigence énergétique»

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cobayes ajafeFélix Meutchieye est Enseignant-chercheur  à l’université de Dschang, se prononce sur le développement des biotechnologies en agriculture à l’Université de Dschang : point de vue

Pensez-vous que les biotechnologies sont des instruments performants pour permettre au Cameroun d’atteindre la sécurité alimentaire à court terme ?

Les biotechnologies sont de manière globale des applications des connaissances scientifiques en biologie. Les biotechnologies dans leur acception ancienne ont permis de « détourner » des processus biologiques pour la fabrication des produits nouveaux : yaourt, fromage, bière, vin, vinaigre (pour les aliments) vaccins et médicaments pour la médecine entre autres. Avec l’accroissement des populations, l’accumulation des sciences devrait permettre d’anticiper sur les questions actuelles et de demain, et surtout l’insécurité alimentaire. La sécurité alimentaire ne s’arrête plus seulement aux détails de la disponibilité des ressources alimentaires, mais aux normes de qualité qui incluent non seulement les préoccupations morales/éthiques, mais surtout environnementale, et même politique avec une extension sur la souveraineté alimentaire. Le contexte du Cameroun ne permet pas de douter un seul instant de la pertinence de l’appropriation à divers niveaux des ouvertures des biotechnologies en vue de faire face aux défis de la sécurité alimentaire dans notre pays. Certes des efforts notables sont faits, comme dans le cas de la production des semences de bananier ou même du cacaoyer. Les domaines d’application des biotechnologies au Cameroun sont nombreux  en vue de l’augmentation directe de la production agricole ; c’est le cas des semences, végétales et animales, mais aussi de la préservation des récoltes et de leur transformation et donc leur valorisation. Maintenant, la question du « court terme » est au delà de la seule responsabilité de l’universitaire ou du chercheur. J’ai bon espoir qu’en adhérant à l’initiative du développement des biotechnologies en Afrique (African Biotechnology Initiative – NEPAD) le gouvernement de le Cameroun a compris les enjeux et donnera les moyens conséquents.

 Racontez nous un peu votre expérience sur les cobayes grâce à l’usage de la biotechnologie ?

Le cobaye n’a pas reçu une très  grande attention de la recherche ou des politiques agricoles en Afrique comme source alternative de protéines animales jusqu’à récemment, notamment dans les années 1990 avec l’IRAD. L’Université de Dschang à travers la FASA avait aussi entrepris divers travaux, essentiellement descriptifs, mais très utiles. Grace au financement du gouvernement australien et avec l’appui du centre international de la recherche en élevage (Nairobi au Kenya), un projet pilote couvrant la RDC et le Cameroun a démarré en vue de la promotion de l’élevage du cobaye. Rapidement, le premier goulot est apparu être la mauvaise connaissance des ressources génétiques présentes. Contrairement aux méthodes classiques d’analyses, la disponibilité des marqueurs microsatellites (fragments spécifiques du matériel génétique) a permis d’entreprendre en un temps rapide un précieux travail. La structure des populations des cobayes de la RDC et du Cameroun faisait ressortir des tendances de consanguinité dans les diverses communautés des éleveurs, expliquant les faibles rendements actuels en partie, et donnant des avis plus intéressants sur les choix que les éleveurs doivent opérer pour améliorer leur productivité. Il y a aussi les aspects relatifs aux questions de santé animale qui sont en cours. Aujourd’hui on est plus conscient des atouts actuels de la population de cobayes qui offrent des pistes de sélection d’une part et d’autre part les possibles croisements. On arrive aussi au bout des premiers résultats à mieux connaître les régions où les suivis sont plus rigoureux sur la base des paramètres précis. La suite nous en dira un peu plus.

Comment un éleveur de chèvre peut-il accroitre son rendement en jouissant des nouvelles méthodes de recherche dans le cadre de la biotechnologie ?

Les demandes actuelles des éleveurs de chèvres sont de divers ordres, et voici quelques esquisses des apports des biotechnologies pour chacun d’eux. Les géniteurs ne sont pas souvent ceux désirés au plan des caractères voulus, comme la croissance rapide ou la super fécondité (naissance gémellaire). La recherche se propose d’identifier dans les populations de chèvres locales des pool de géniteurs sur la base des marqueurs moléculaires valides et contribuer au décollage des centres de sélection et de multiplication que le MINEPIA est entrain de mettre en place. Toujours en collaboration avec d’autres acteurs, il sera question de mettre en place des tests rapides de détection des maladies et évaluer les meilleures méthodes de traitements. Tout éleveur de chèvre connait les risques de voir le cheptel périr des suites de la peste des petits ruminants qui ravage encore chez nous. Contribuer à l’amélioration du revenu de l’entrepreneur rural et ainsi à la productivité agricole générale constitue l’aboutissement de toutes nos démarches. Dans le cadre d’un projet pilote actuellement en cours, ce sont les éleveurs qui jugeront par eux même la pertinence de nos choix et l’efficacité de nos options méthodologiques.

cobayes ajafePropos recueillis par Guy Modeste DZUDIE

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  1. M. OWOUNDI Guy Samson dit

    bonjour.
    je suis intéressé par l’élevage des hérissons et des cobails. mais seulement, je n’est pas assez d’infos pour m’y lancer. je m’approche donc de vous pour me fournir d’amples infos. merci et à bientôt.

  2. M. OWOUNDI Guy Samson dit

    et je suis résident à zoétélé-cameoun.

  3. Thierry HERI CISHESA dit

    Bonjour Prof! je m’interresse beacoup au mini-élevage(cobayes et lapins) mais jusque là les questions par rapport à la santé necessitent une attention particulière! Merci.

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