Dans les rues de Maroua, une mélodie autrefois animée par le vrombissement des motos-taxis, les murmures du « zoua-zoua », se transforme en silence. Les « points de vente autorisés » du carburant de contrebande sont désespérément vides, laissant les habitants du Nord du Cameroun se débattre avec une pénurie d’essence.
Cette crise trouve ses racines dans la fin des subventions sur l’essence décrétée par Abuja, la capitale nigériane. Comme des flammes indomptables, les prix s’embrasent, insufflant le désespoir aux consommateurs qui se sentent impuissants face à l’inflation galopante. Les premières victimes de cet embrasement économique sont palpables, les pagnes, les médicaments, les courses en mototaxi voient leurs prix s’affoler, avec une hausse de 10 %. Cette flamme destructrice semble vouloir tout engloutir sur son passage, menaçant la fragilité déjà présente dans l’économie informelle du Nord camerounais, ce poumon vital.

Morira Bouba, un commerçant résigné, déclare : « On n’a pas le choix, il faut vendre plus cher. » Cependant, pour beaucoup d’autres, cette situation se transforme en une triste mélodie dont l’issue est la fermeture de leur boutique, ravivant les plaies encore fraîches du règne destructeur de Boko Haram. Dans un moment déjà lourd de cicatrices causées par le terrorisme, la région retient son souffle et tente de trouver la force de résister à ces nouvelles épreuves.
Le Nord du Cameroun, déjà meurtri, se trouve maintenant étranglé par son voisin nigérian. La douleur se lit dans les regards anxieux des habitants, une houle d’incertitude et de précarité s’abat sur eux. Mais dans ces ténèbres, une lueur persiste. L’espoir, peut-être fragile, demeure ancré dans leurs cœurs meurtris. Car il est vital, il est indispensable pour aider à construire un avenir meilleur.
Ainsi, le « zoua-zoua », ce symbole du carburant du contrebande, revêt une importance capitale pour l’économie informelle du Nord du Cameroun. Il est le carburant vital qui fait battre le cœur de cette région, un cœur déjà meurtri. Les motos-taxis, porteurs de vie, utilisent ce carburant pour offrir leurs services aux habitants et maintenir une économie en équilibre précaire. Il est le nourrissement dont les commerçants ont besoin pour continuer à prospérer et survivre face aux défis nombreux auxquels ils doivent faire face.
Cependant, avec la fin des subventions nigérianes, le « zoua-zoua » s’est fait rare. Ses sources autrefois abondantes se sont taries, plongeant le Nord du Cameroun dans une pénurie douloureuse. Ainsi, un peuple fier, désormais otage d’Abuja, lutte pour maintenir leurs activités et leurs moyens de subsistance.
Dans cette triste symphonie du « zoua-zoua », les habitants du Nord du Cameroun se serrent les coudes, cherchant à préserver un espoir qui continue à briller, même dans les moments les plus sombres. Car malgré les épreuves qui se dressent devant eux, ils refusent d’abdiquer. Ils aspirent à un avenir où la douleur sera apaisée, où le « zoua-zoua » résonnera à nouveau dans les rues de Maroua, offrant une mélodie d’espoir et de vitalité à un peuple qui mérite de retrouver sa liberté et sa prospérité.