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Les Bushmen du Kalahari auront de nouveau accès à l’eau

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En 2002, le gouvernement botswanais a expulsé les Bushmen de leurs terres ancestrales dans la réserve du Kalahari central. Ils ont alors intenté un procès au gouvernement et après quatre années de bataille judiciaire, la Haute cour botswanaise a reconnu qu’ils avaient été évincés de manière ‘illégale et anticonstitutionnelle’ et qu’ils avaient le droit de retourner sur leurs terres ancestrales.

Cependant, le gouvernement a tenté par tous les moyens d’empêcher les Bushmen de retourner chez eux, notamment en scellant l’unique puits dont ils disposaient dans la réserve. Bien que privés d’eau, de nombreux Bushmen purent rentrer chez eux, survivant grâce à l’eau de pluie et des melons qu’ils cultivent dans le désert, ou parcourant de longues distances à pied ou à dos d’âne pour s’approvisionner en dehors de la réserve.

Les Bushmen ont intenté un nouveau procès au gouvernement afin de récupérer l’accès à leur puits. Cependant, le juge Walia qui présidait l’audience de 2010 s’était prononcé en faveur du gouvernement argumentant que ‘si les Bushmen vivaient dans l’inconfort, ils ne pouvaient s’en prendre qu’à eux-mêmes’. Sa décision a été renversée de manière unanime par la Cour d’appel qui a statué qu’interdire l’accès au puits relevait d’un ‘traitement dégradant’ contraire àla Constitution.

L’attitude du gouvernement vis-à-vis des Bushmen a été amplement condamnée : la Commissionafricaine des droits de l’homme et des peuples l’a critiqué pour leur dénier le ‘droit à la vie’ et le Rapporteur spécial des Nations-Unies sur les peuples indigènes a estimé que les Bushmen étaient confrontés à des conditions de vie ‘déplorables et dangereuses en raison de leur manque d’accès à l’eau ».

Aggravant la détresse des Bushmen, le gouvernement a fait forer dans la réserve de nouveaux puits exclusivement destinés à la faune sauvage et a autorisé la compagnie Wilderness Safaris à implanter un lodge touristique de luxe avec piscine au cœur même de leur territoire. Une pétition appelant Wilderness Safaris à installer son lodge en dehors du territoire bushman a recueilli à ce jour 30 000 signatures.

Le gouvernement a également donné son feu vert à la compagnie Gem Diamonds pour exploiter un gisement de diamants d’un potentiel de 3 milliards de dollars dans l’une des communautés bushmen et continue d’interdire la chasse alimentaire dans la réserve.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaréà l’issue de cette decision: ’C’est une immense victoire, tant pour les Bushmen que pour le Botswana. Nous espérons que cette décision sera respectée par les autorités et qu’elle ne sera pas perçue comme un obstacle à leurs efforts visant à chasser les Bushmen de la Réserve pour faire place à l’exploitation diamantifère. Il appartient désormais au président Khama de décider si oui ou non la position du gouvernement changera à la lumière du verdict. Il s’agit au demeurant d’une victoire pour les droits de l’homme et pour la primauté du droit au Botswana. »

Se réjouissant de cette décision, un porte-parole bushman a déclaré : ‘Nous sommes très heureux que nos droits soient enfin reconnus. Cela fait si longtemps que nous attendons ce moment. Comme tout être humain, nous avons besoin d’eau pour vivre. Nous avons aussi besoin de notre terre. Nous prions pour que le gouvernement nous traite désormais avec le respect qu’il nous doit’.

Cet article a été publie sur http:// www.survivalinternational.org

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