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LE CAFE CAMEROUNAIS EN QUETE DE RELANCE

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La production de café au Cameroun a connu une baisse dramatique ces dernières décennies selon les chiffres officiels. La production annuelle est passée de 150 000 tonnes dans les années 1980 à seulement 20 000 tonnes aujourd’hui, soit une chute spectaculaire de 87% en l’espace de 30 ans.

Cette dégringolade s’explique principalement par l’abandon progressif de la culture du café par les agriculteurs au profit de cultures vivrières jugées plus rentables à court terme. En effet, la baisse constante des cours mondiaux du café depuis les années 1990 a découragé de nombreux planteurs, pour qui la culture du café devenait de moins en moins lucrative.

Face à ce constat alarmant, le gouvernement camerounais a lancé en 2021 le Projet d’appui à la relance de la filière café, doté d’un budget conséquent. L’objectif affiché est ambitieux: faire repasser la production nationale à 160 000 tonnes d’ici 2027, soit un triplement par rapport à la production actuelle. Pour y parvenir, le projet prévoit des mesures pour rajeunir les plantations, former une nouvelle génération de planteurs, améliorer la logistique et la commercialisation.

Reste à voir si cet engagement financier et politique permettra de renverser la tendance baissière de long terme observée ces 40 dernières années. L’ampleur de la tâche est colossale au regard de l’effondrement de la filière depuis les années 1980.

L’ampleur de la tâche est colossale au regard de l’effondrement de la filière depuis les années 1980.

Pour Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya, présidente du comité genre de l’Agence des cafés robusta d’Afrique, la réussite du projet passe par le choix de semences adaptées, la formation des acteurs et l’amélioration de la logistique. « Le Cameroun doit regagner sa place face à la Côte d’Ivoire, son principal concurrent », souligne-t-elle.

Le succès du projet dépendra de sa capacité à susciter à nouveau la motivation des agriculteurs et leur confiance dans la viabilité économique à long terme de cette culture. Un pari qui s’annonce risqué au vu des aléas du marché mondial du café.

Patrice Moth

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