Cette maladie touche davantage les hommes que les femmes «Il est possible que le cancer de la vessie ne cause aucun signe ni symptôme aux tout premiers stades de la maladie », explique le Pr. Paul Ndong, oncologue en service à l’Hôpital général de Yaoundé (Hgy).
D’après le cancérologue, les symptômes apparaissent une fois que la tumeur a grossi ou qu’elle s’est développée dans les couches profondes de la paroi de la vessie. En effet, Romain Nkounda, peintre de 65 ans, souffrant du cancer de la vessie alors qu’il ne présentait aucun symptôme. « Il y a cela une semaine que je fais de la fièvre associée à des frissons. J’ai également des brûlures mictionnelles et des envies trop fréquentes d’uriner », se plaint le sexagénaire. C’est à l’occasion de la célébration de la 14ème journée mondiale de la lutte contre le cancer, le 04 février 2019, sous le thème « je suis et je vais » que j’ai été diagnostiqué positif au cancer de la vessie.
Selon l’oncologue, Paul Ndong, le cancer de la vessie est une tumeur maligne qui prend naissance dans les cellules de la vessie. Le mot « maligne » signifie que la tumeur peut se propager à d’autres parties du corps. La vessie, qui fait partie de l’appareil urinaire, est un organe creux en forme de ballon dont la paroi musculaire est flexible. Elle sert à emmagasiner l’urine. L’urine est produite par les reins et recueillie par le bassinet du rein. Elle est ensuite acheminée jusqu’à la vessie par deux conduits appelés uretères. Elle sort enfin de la vessie pour être évacuée du corps par un conduit portant le nom d’urètre.

Le principal symptôme est une hématurie macroscopique, en d’autres termes, le patient constate la présence de sang dans ses urines, notamment à la fin de la miction. La moyenne d’âge des malades au moment du diagnostic est de 65 ans. Par conséquent, il est important d’être très attentif à ce genre de signe après 60 ans. Le cancer de la vessie touche davantage les hommes que les femmes. Un chiffre qui s’explique par les habitudes tabagiques masculines, la cigarette étant le facteur de risque numéro 1 de développer une tumeur de la vessie. Mais, les femmes fumant de plus en plus, elles sont aussi de plus en plus nombreuses à souffrir de ce type de cancer. L’autre facteur de risque concerne l’exposition professionnelle à différentes substances toxiques : benzène, pétrole, caoutchouc, polluants contenus dans la peinture industrielle, ou certains produits dérivés de l’essence.

Le cancer de la vessie peut alors être reconnu comme une maladie professionnelle. Une reconnaissance toutefois difficile, les ouvriers étant en général fumeur, il peut s’avérer difficile d’incriminer une cause plutôt qu’une autre. En cas de complication, la femme risque une ablation de l’utérus, des ovaires et peut-être, une certaine dysfonction sexuelle, si le vagin a été rapetissé ou raccourci. Les hommes peuvent aussi éprouver une infertilité et une dysfonction sexuelle, si la prostate et les vésicules séminales (glandes productrices de sperme) ont été enlevées.
Pour diagnostiquer un cancer de la vessie, le médecin obtient vos antécédents médicaux, y compris vos conditions de travail antérieures, vos possibilités d’exposition à des produits chimiques et vos habitudes de vie, par exemple le tabagisme. Après avoir noté ces renseignements et effectué un examen physique, le médecin procède probablement à un examen vaginal ou rectal pour écarter les autres causes possibles des symptômes.
Comme la plupart des cancers, celui de la vessiepeut être traité à l’aide d’une intervention chirurgicale, de la radiothérapie, de la chimiothérapie ou d’une association de ces traitements. Le choix du traitement est fonction de l’emplacement et du stade du cancer. L’arrêt du tabac est essentiel pour prévenir la survenue d’un cancer de la vessie ou sa récidive.
Par Elvis Serge Nsaa