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La Cemac déclare la guerre contre les faux médicaments

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medicamentTrouver 15 milliards de francs Cfa pour vaincre les réseaux de faux médicaments en Afrique centrale dans un délai de cinq ans, tel est le défi que se sont lancés les pays de la zone Cemac. Les moyens financiers seront-t-ils à la hauteur de la volonté politique ?  

Le trafic des faux médicaments atteint des niveaux alarmants en Afrique. Selon  l’Organisation mondiale de santé (Oms), 30 à 70% des médicaments vendus en Afrique sont des faux. Pour le Dr. Jean-Baptiste Roungou de l’Oms, ce trafic des faux médicaments constitue « un triple crime. Un crime de sang, car il tue, un crime économique, plusieurs milliards étant empochés par les trafiquant au détriment de la population, et un crime contre les efforts de la science ». C’est pourquoi, réunis à Douala au Cameroun, en juin dernier, dans le cadre d’une conférence des trois jours qui avait pour thème « lutte coordonnée contre les faux médicaments en Afrique centrale »,  les ministres en charge de la santé des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) ont adopté un plan d’action commune pour la période 2016-2020 à l’effet de mettre un terme à ce fléau de faux médicaments dans leur sous-région.

Dénommé le plan d’action opérationnel de lutte contre les médicaments de qualité inférieure/faux/faussement étiquetés/falsifiés/contrefaits (SSFFC) et les circuits illicites des médicaments dans la zone Cemac 2016-2020, paraphé le 23 juin 2016 est la manifestation d’un engagement politique de haut niveau et va nécessiter la bagatelle de 15 milliards de francs Cfa pour sa mise en œuvre. Aussi, si la volonté politique est avérée, l’incertitude des moyens financiers fragilise les chances de réussite dudit plan d’action commune.

C’est pourquoi les ministres de la santé des pays concernés ont lancé un appel en direction de leurs partenaires traditionnels que sont l’Oms, l’Union africaine, la Banque mondiale, le secteur privé, les Ordres professionnels, les organisations de la société civile, de soutenir la mise en œuvre de ce plan d’action, par l’accroissement de leurs efforts de mobilisation des ressources.

Evaluant le présent plan d’action et se voulant bien optimiste, Dr Djitafon Fah Bernard Aimé, Coordonnateur du programme sous-régional d’harmonisation des politiques pharmaceutiques nationales des pays de la Cemac, affirme que « nous n’allons pas parvenir à éradiquer le phénomène de faux médicaments mais nous pensons que nous pouvons réduire ce fléau parce que c’est une lutte qui est longue, lente et pénible, ce n’est pas d’un coup que nous allons y parvenir. Nous avons eu l’engagement de l’ordre des pharmaciens et l’engagement de la société civile qui représente le grand public. Nous avons eu l’engagement des partenaires techniques et financiers l’Oms, le Nepad, l’Unicef, la Banque mondiale… Nous avons eu l’engagement du secteur privé c’est-à-dire les grossistes répartiteurs, les producteurs, les laboratoires pharmaceutiques, qui s’engagent à mettre en œuvre ce plan d’action et de lutter contre les faux médicaments. Nous pensons que si chacune des parties prenantes respecte ses engagements nous parviendrons à diminuer de façon exponentielle ces faux médicaments, ce fléau au niveau des pays de la Cemac ».

Mais déjà, les vendeurs de ces médicaments sont entrain de se préparer pour faire face à cette guerre annoncée. Au gazon dans la ville de Douala, ils sont devenus extrêmement prudents. Très peu de leurs marchandises son exposées. Les lieux de stockage sont entrain d’être déplacés vers des zones plus reculées  de la ville. La tache ne sera donc pas facile.

Josué Yetna

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