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LA BANQUE DES ÉTATS DE L’AFRIQUE CENTRALE ET SES PARTENAIRES FONT DE LA FINANCE DURABLE UNE PRIORITÉ..

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La Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) et ses partenaires ont récemment organisé un forum international à Douala dans le but de créer une réglementation dans le domaine de la finance durable.

Les pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), tout comme ceux des autres régions, subissent à près de 97% les conséquences du changement climatique, bien qu’ils ne soient responsables que de 3% des émissions de gaz à effet de serre. Cette situation appelle à un changement de paradigme.

Dans des économies où l’agriculture joue un rôle important, la production agricole reste faible, ce qui n’améliore pas le niveau de vie des populations. Afin de résoudre cette problématique, la Beac, soutenue par des partenaires tels que le Réseau de la Banque et de la finance durables (SBFN) et la Société financière internationale (Sfi) qui fait partie du Groupe de la Banque mondiale (Bm), a organisé un forum international à Douala du 8 au 9 mai 2023, sous le thème « trajectoires vers la finance durable».

Cette initiative s’inscrit dans les recommandations du Sommet extraordinaire des chefs d’État de la Cemac du 18 août 2021, qui préconisent la conception et la mise en œuvre de politiques environnementales, incluant notamment la lutte contre le changement climatique et la dégradation de l’écosystème. Ces politiques doivent être accompagnées par la mobilisation de financements correspondants. Des experts du monde entier, y compris de la Zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), ont participé au forum pour enrichir les réflexions.

Martine Valcin, directrice de la Sfi, souligne qu’il est nécessaire que l’Afrique se dote de mécanismes et d’un cadre règlementaire favorisant la finance durable et suscitant la confiance des investisseurs. Lorsqu’un investisseur soutient une obligation verte, il est essentiel que les activités financées soient réellement durables sur le plan environnemental. Il est donc important de créer un écosystème propice à cet objectif. L’enjeu ultime est d’atteindre les Objectifs de développement durable (Odd) d’ici 2030. Selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced), les besoins de financement mondiaux sont estimés entre 5 000 et 7 000 milliards de dollars, dont 438 milliards de dollars pour l’Afrique, selon la Commission économique pour l’Afrique.

Ainsi, la voie des obligations vertes est ouverte. Ces obligations fonctionnent de la même manière que les obligations classiques, en mobilisant l’épargne de la population. Cependant, la particularité des obligations vertes est que les fonds levés sont clairement dirigés vers des projets ayant un fort impact dans la lutte contre le changement climatique. Il est nécessaire d’identifier et de promouvoir des projets clairs qui contribuent à cette lutte ou à l’adaptation au changement climatique, précise Mahamadi Balima, responsable à l’Autorité des marchés financiers de l’UEMOA.

L’Afrique centrale souhaite donc ne pas être à la traîne dans ce domaine. Les crises financières passées, notamment celle de 2008, ont révélé une déconnexion entre certaines pratiques du secteur financier et les enjeux environnementaux et sociaux. Ainsi, la finance durable émerge comme une solution pour aligner les investissements sur les objectifs de développement durable et répondre aux défis environnementaux auxquels l’Afrique centrale est confrontée.

Le gouverneur de la Beac, Abbas Mahamat Tolli, souligne l’importance de la finance durable dans la lutte contre la pauvreté, l’accès à une énergie propre et abordable, le renforcement de l’efficacité des institutions et la préservation de l’environnement en tant que bien public mondial. Il insiste sur la nécessité de poursuivre les initiatives adoptées au niveau des différentes institutions sous-régionales et de développer une approche collaborative de la finance durable.

Les participants au forum ont formulé plusieurs recommandations. Ils soulignent l’importance de développer une approche graduelle dans la mise en œuvre de la finance durable, en menant des actions de sensibilisation et d’accompagnement à destination des différents acteurs. Ils mettent également en avant la nécessité de développer la taxonomie, c’est-à-dire une classification des activités économiques en fonction de leur impact environnemental, afin de faciliter l’identification des projets durables.

Enfin, les participants appellent à canaliser les ressources disponibles vers la finance durable. Selon la Cnuced, l’Afrique a besoin de financements importants pour atteindre les Objectifs de développement durable d’ici 2030. Il est donc essentiel de mobiliser les investissements nécessaires pour soutenir les projets durables dans la région.

En conclusion, la finance durable apparaît comme une solution prometteuse pour l’Afrique centrale afin de lutter contre les défis environnementaux et de promouvoir un développement économique et social inclusif. La mise en place d’un cadre réglementaire favorable, la mobilisation des investissements et la sensibilisation des acteurs sont des étapes clés pour promouvoir cette approche. La Beac et ses partenaires entendent continuer de travailler en collaboration pour concrétiser ces recommandations et contribuer à la transition vers une économie plus durable dans la région.

Michel Ferdinand

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