Dans un entretien accordé à Metro, le réalisateur canadien revient sur le sens de son film avatar. Un film qui pose en filigrane la dialectique de la protection de la nature et exploitation des ressources naturelles à des fins de modernité. En voici un extrait.
Dans la plupart de vos films, les aliens donnent une bonne leçon aux êtres humains. Est-ce vraiment une coïncidence ?
James Cameron : Oui et non. Dans la réalité, si nous avions la chance de rencontrer des extraterrestres, ils seraient si différents de nous que nous mettrions sans doute de nombreuses années à comprendre comment ils pensent et voient le monde. Avec la science-fiction, les choses sont un peu différentes. C’est un genre écrit par les humains à destination des humains. Où les aliens expriment, renvoient quelque chose de notre humanité. Dans « Avatar », les Na’vi représentent une forme pure de l’être humain, quelque chose que nous aimerions être ou que nous pensons avoir été lorsque nous étions à un stade plus innocent, avant la civilisation moderne. Encore aujourd’hui nous sommes fascinés par ces petites poches de populations indigènes qui vivent en harmonie avec la nature.
La nature est omniprésente dans l’histoire. Le message écolo vous tenait-il à cœur ?
James Cameron : A un moment Jake explique aux habitants de Pandora, les Na’vi, qu’il n’y a plus de « vert » sur la Terre. J’ai trouvé que c’était une métaphore assez puissante. Je pense que les hommes ne sont pas diaboliques, ils ne sont pas « coupables », mais ils doivent être plus responsables vis-à-vis de la Terre qu’ils ne l’ont été jusqu’à présent. Pour ça il faut changer et abandonner certaines choses. Hélas les hommes ne sont pas très doués dès qu’il s’agit de faire des sacrifices.
Avez-vous fait le bilan carbone du tournage d’Avatar ?
James Cameron : Nous avons utilisé pas mal d’énergie avec les ordinateurs de WETA donc c’est un peu ironique, je suis d’accord. Heureusement ces studios sont en Nouvelle-Zélande où une large part de l’énergie consommée est hydro électrique. L’empreinte écologique est donc assez faible. Dans ma vie quotidienne, je fais plutôt attention. Je vis dans un ranch qui produit sa propre énergie terrestre et solaire. Mais c’est vrai que les grosses productions hollywoodiennes devraient davantage réfléchir à leur empreinte écologique. Un bon point pour Avatar : nous avons tourné dans une forêt tropicale entièrement virtuelle !
le journal gratuit Metro