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« Guinness Cameroun veut 250 à 400 tonnes de sorgho par récolte »

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mariam-haman-adamaMariam haman Adama, coordonnatrice du conseil régional des organisations paysannes de la partie septentrionale du Cameroun(CROPSEC) explique les termes du contrat de vente du sorgho qui lie  son organisation à la société Guinness Cameroun suite à la mise en relation par le projet d’investissement et de développement des marchés agricoles (PIDMA).

Quels sont les termes du contrat qui vous lie à la société Guinness Cameroun  SA (GCSA) au sujet de la commercialisation du sorgho?

Chaque année, cette société brassicole passe une commande qui varie entre 250 tonnes à 400 tonnes de sorgho de variétés blanche et jaune à notre coopérative. Celle-ci collecte le sorgho auprès des membres, puis veille au nettoyage afin de respecter les normes de qualité GCSA avant de procéder à la livraison sur Douala.

Serez-vous capables de respecter ce contrat ?

Nous pensons que GCSA est une entreprise citoyenne avant tout. Donc, le contrat ne contient pas la clause d’obligation sur les quantités à fournir mais plutôt sur la qualité. GCSA ne veut quand même pas entamer la sécurité alimentaire de notre région ! C’est pourquoi elle consent à accepter les quantités de sorgho fournies sans aller au-delà de nos capacités. Je vous rappelle que le CROPSEC est fournisseur de sorgho à  GCSA depuis 2009.

Avez-vous un problème de production ou de commercialisation du sorgho dans votre région ?

Oui sur le plan de production, nous rencontrons quelques difficultés. La cherté et la rareté des engrais de bonne qualité et spécifiques au sorgho. L’agriculture est très peu mécanisée, ce qui explique en partie l’exploitation des petites parcelles donnant lieu à une faible production. L’accaparement des terres est un phénomène qui prend déjà de l’ampleur dans la région de l’Extrême-Nord. Sur le plan de la commercialisation, les infrastructures de stockage sont insuffisantes. L’enclavement des pôles de production ne facilite pas l’écoulement des produits vers les marchés. Il ya aussi la difficulté à respecter les normes de qualité de l’agro-industrie. Et puisque le battage du sorgho est fait manuellement, il s’avère difficile d’éliminer tous les débris végétaux ainsi que les grains de sable contenus dans le sorgho.

Comment envisagez-vous gérer la pénurie alimentaire récurrente dans la région ?

En tant que coopérative, notre objectif premier est d’assurer l’autosuffisance alimentaire de nos membres. Nous ne commercialisons  que les l’excédent de la production, la part réservée à l’alimentation de la famille est d’emblée sécurisée avant d’entamer toutes transactions commerciales. A cet effet, nous tenons des fiches de suivi individuelles par famille pour déterminer dans un premier temps la superficie exploitée et donc les rendements attendus. Ensuite, au vu du nombre des membres de la famille, nous déterminons la quantité des céréales nécessaires pour l’alimentation. L’agriculteur ne vendra donc que le surplus ou l’excédent dégagé.

Qu’est ce que le PIDMA va apporter aux producteurs de l’extrême-Nord pour pouvoir être à la hauteur de leurs engagements ?

D’après les échanges que nous avons eus avec les responsables du PIDMA, ce projet va intervenir à trois niveaux :

-Au niveau de la production, le PIDMA a promis d’aider les sorghoculteurs à accroître la productivité et la production en leur facilitant l’accès aux intrants et aux matériels agricoles tels les tracteurs. Chaque sorghoculteur pourra ainsi doubler ou tripler sa production et dégager une marge consistante de bénéfices.

-Au niveau de la collecte et du stockage, le PIDMA facilitera la mise en place de matériels et de magasins de stockage dans les villages.

-Au niveau de la commercialisation, le défi de CROPSEC étant de fournir  à GCSA du sorgho nettoyé et conditionné dans les sacs de 50 kg, le PIDMA devra faciliter l’installation d’une unité de nettoyage du sorgho. Cette unité permettra de produire du sorgho de haute qualité répondant aux normes qualité de GCSA. C’est ainsi que CROPSEC pourra vendre le sorgho à un meilleur prix à son client.

Propos recueillis par Abdoul Karim Adama – lavoixdupaysan.org

  1. mackon enerand dit

    je crois que pour résoudre ce problème d’approvisionnement il est important de mettre en place un partenariat public-privé entre la guinness et l’Etat. l’état soccupera davantage de tout ce qui concerne les immobilisation (magasin de stockage, machine pour vannage, aménagement des pistes etc… et la guiness pourra apporter des subvention au niveau des engrais et qualité de semence
    merci

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