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Gaz à effet de serre : l’Afrique reste le continent le plus propre

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effetJugé continent le plus propre du point de vue des émissions/ absorptions des gaz à effet de serre, l’Afrique tient à garder sa réputation. Ce qui passe par la définition de stratégies gagnantes.

 Fin 2015, Paris accueillera une conférence des Nations unies pour parvenir à un nouveau traité mondial sur le changement climatique.

Le président américain Barack Obama s’est récemment engagé à contraindre les centrales électriques des Etats-Unis à réduire de 30% les émissions de CO2 en 25 ans. Une première. La commissaire de l’Union européenne chargée de l’action pour le climat, Connie Hedegaard, a estimé que la proposition d’Obama était «la mesure la plus forte jamais adoptée par le gouvernement américain pour lutter contre le changement climatique», selon Rfi.

 Les priorités pour l’Afrique, en conformité avec la Convention des Nations Unies sur le changement climatique, sont notamment d’éviter la déforestation et d’élargir le couvert forestier. De même que l’agriculture doit jouer un rôle central pour réduire encore davantage les émissions de carbone de l’Afrique.

camembertgazeffetdeserre En effet, bien que l’Afrique contribue de manière significative aux gaz à effet de serre (GES) émis à partir d’autres sources que les carburants fossiles, il semble qu’elle absorbe plus de carbone qu’elle n’en relâche dans l’atmosphère, selon CarboAfrica, un programme de recherche international auquel contribuent 15 institutions africaines et européennes ainsi que la FAO.

 L’étude par CarboAfrica des feux de forêt dans le parc Kruger (Afrique du Sud), des flux de dioxyde de carbone dans les forêts humides du Ghana et des modèles climatiques au Soudan montre qu’en dépit de sa contribution mineure aux émissions de GES à partir des carburants fossiles – moins de 4% du total -, l’Afrique apporte une contribution majeure en ce qui concerne les émissions mondiales à partir de sources naturelles.

En ce qui a trait à la déforestation et aux incendies, les émissions de l’Afrique représentent respectivement 17 % et 40 % du total, selon cette étude. En outre, l’Afrique influence fortement les variations atmosphériques de CO2 entre les saisons et d’année en année. A cet égard, la moitié des émissions peuvent être attribuées à l’Afrique. « Les premiers résultats montrent que l’Afrique joue un rôle clé dans le système du climat mondial », indiquait Riccardo Valentini de l’Université de la Tuscia et coordonnateur pour l’Italie du projet CarboAfrica.

 Mais, force est de reconnaître que ce qui compte le plus, c’est la différence entre le carbone capté par photosynthèse dans les vastes savanes et forêts de l’Afrique et le carbone relâché dans l’atmosphère et qui résulte de la déforestation, des feux et de la dégradation des forêts. Autrement dit, le cycle du carbone de l’Afrique.

 Les résultats concrets montrent jusqu’ici que l’Afrique est un réservoir de carbone, c’est-à-dire qu’elle capte plus de carbone de l’atmosphère qu’elle n’en émet. Ce qui veut dire que l’Afrique contribue à la réduction de l’effet de serre, atténuant ainsi les conséquences du changement climatique.

 « L’agriculture doit jouer un rôle central pour réduire encore davantage les émissions de carbone de l’Afrique », déclarait notamment Maria Helena Semedo, Responsable du Bureau régional de la FAO pour l’Afrique. Pour elle, « Nous devons aller au-devant des agriculteurs, leur apprendre à utiliser leurs terres et leurs forêts de façon à ce que le cycle du carbone devienne notre allié dans le combat contre le changement climatique », d’autant plus que de tels efforts contribuent, dans le même temps, à renforcer la sécurité alimentaire.

 Selon Mme Semedo, une gestion appropriée des sols, notamment les pratiques de conservation, permettrait de réduire les émissions de GES de l’agriculture tout en améliorant la productivité et en protégeant l’agriculture des aléas du changement climatique.

 En Afrique, on est également convaincu d’une chose ; il faudra s’arrimer aux pays du Nord pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de sorte à les ramener à des proportions plus raisonnables. La conférence de Paris réussira-t-elle encourager toutes ces initiatives ?

 Serge William FOTSO-Bosangi-

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