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Esther Madudu : pressentie au prix Nobel de la paix 2015

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La candidature de cette  sage-femme ougandaise a été proposée par l’Amrefesther

Selon le site amref.com, la grande campagne Stand Up For African Mothers lancée en fin 2011 par l’Association pour la médecine et la recherche en Afrique (Amref) vise à former 15 000 sages femmes africaines d’ici 2015 pour contribuer à réduire la mortalité maternelle de 25% en Afrique subsaharienne.

C’est dans ce cadre qu’Esther Madudu, sage-femme ougandaise, née dans le district de Palisa, village de Kapuwai, dans la communauté de Kibale  a été présentée, comme candidate au prix Nobel de la paix en 2015, pour représenter toutes les sages-femmes qui s’engagent pour la santé des mères en Afrique.

Agée de 32 ans, Esther Madudu est sage-femme depuis 11 ans et travaille aux cotés de l’Amref depuis 5 ans. De bons souvenirs de ces années elle en garde encore. « Je me souviens de ce bébé qui était mal positionné, ce fut un de mes accouchements les plus difficiles. Cela a duré des heures et la maman était à l’agonie. Quand il est sorti nous avons dû le réanimer. La maman lui a donné mon prénom…Alors voilà une expérience très difficile peut finalement être un bon souvenir… » Raconte la sage-femme. De mauvais aussi : « une autre fois, une femme enceinte est tombée d’un arbre où elle cueillait des fruits. Elle avait demandé à son mari de le faire mais il avait refusé. En tombant, elle a failli perdre le bébé. J’étais en colère contre le mari. Dans mon métier, j’essaie toujours d’impliquer les maris et de leur faire comprendre que l’on est deux à faire un enfant et donc deux pendant toute la grossesse et ensuite », se rappelle-t-elle.

Plus de mille mères et enfants ont pu préserver leur vie par ses soins. Tout ceci, la jeune femme dit le devoir aux multiples formations dont elle bénéficie. « La formation donnée aux agents de santé communautaires nous a également grandement aidés, parce que la plupart des mères nous ont été envoyés au bon moment pour leurs accouchements » explique-t-elle.

Grâce à des cours de remise à niveau suivis en 2010 à l’Amref, la sage –femme a eu des compétences complémentaires à celle qu’elles a eues à l’école des infirmiers sur des domaines tels que la prise en charge d’une grave infection de paludisme sur une femme enceinte, les soins post-avortement, l’immunisation, et les  complications liées à l’accouchement.

Esther est une combattante de la mortalité maternelle. « Depuis que j ai décidé de devenir sage-femme je me bats contre la mortalité maternelle et infantile. Mon métier va plus loin que de simples accouchements. Il s’agit d’informer et de délivrer des soins à celles qui en ont le plus besoin mais aussi de s’engager pour que la santé maternelle soit une priorité. Nous sommes tous en vie grâce à nos mamans… Comment ne pas faire de la santé des mères une priorité ?», s’interroge-t-elle. «  Je suis très fière aujourd’hui d’incarner le travail des sages-femmes en Afrique et de réveiller les consciences sur la détresse des mères africaines, leur donnant une voix et attirant l’attention du plus grand nombre sur le besoin urgent de sages-femmes sur le continent » ajoute-t-elle, motivée par le fait qu’elle-même, née prématurée a pu vivre grâce à quelqu’un d’autre.

Son crédo : « je suis très enthousiaste ! J’aimerai que le monde entier comprenne les besoins des mères africaines et leurs besoins primordiaux d’être assistées par des sages-femmes qualifiées. Je pense aussi que l’occasion de mettre en lumière notre manque d’infrastructures de santé. Nous avons besoin de plus d’équipements de santé, plus modernes. La mortalité maternelle en Afrique est tout à fait alarmante et pour moi cette campagne est un pas dans la bonne direction. IL faut que le monde soit au courant. Je ne suis qu’une sage-femme mais je fais un maximum dans les zones où personnes ne se rend. Cela doit être mis en lumière, les gens doivent savoir ! »

Elle sait déjà ce qu’elle va faire  si elle remportait le prix Nobel de la Paix. « ..D’ici 2015 et le prix Nobel, j’espère pouvoir sauver des centaines de mères et leurs enfants ! Je n’ai que trois ans, mais je peux le faire ! »

Adrienne Engono Moussang

 

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