Malgré les prescriptions de l’Union européenne(UE) relatives aux Limites Maximales des Résidus (LMR) dans les denrées agricoles exportées vers son espace, les cargaisons des produits agricoles d’origine camerounaise continuent de connaître des fins malheureuses dans les ports européens.
A la fin de l’année 2012, une cargaison de cacao est saisie et refoulée au Cameroun par les agents du port d’Amsterdam au Pays-Bas. En cette année 2013, une cargaison importante de l’ananas camerounais vient de connaître le même sort au port de Marseille en France.
S’il est vrai que les facteurs qui sanctionnent un refoulement de produits vers le pays émetteur, sont multiples, il faut relever que ceux enregistrés pour le cas du Cameroun portent, selon les lettres de refoulement reproduites dans les deux affaires, sur le niveau minimal acceptable de ces fameux « LMR ». Les inspecteurs du port de Marseille ont estimé, après prélèvement et analyses, que ces produits présentaient un niveau élevé de résidus, soit quatre fois supérieur à la norme pour la cargaison d’ananas mise en cause.
Pour les mis en cause, certains crient au sabotage. Certains membres du Rhorticam, l’interprofession qui regroupe les horticulteurs, font bloc et crient à une manœuvre visant à nuire aux horticulteurs camerounais .Sur l’ensemble du marché international, après le cacao, l’ananas camerounais est regardé avec suspicion. Malgré des multiples réunions tenues pendant 3 mois dans les locaux du ministère en charge de l’Agriculture, aucune résolution contraignante n’a été prise pour prévenir les mauvaises pratiques agricoles qui tardent à partir et qui font beaucoup de mal à l’agriculture camerounaise.
Pour le Docteur Abolo, chargé de recherche à l’IRAD de Yaoundé, cette situation tient de ce que les agriculteurs camerounais ne maitrisent pas toujours les doses requises de pesticides pour leurs plants. « Il y a divers types de résidus des pesticides qui proviennent généralement du surdosage des pesticides lors des traitements effectués pour la protection des plantes, ou pour les besoins de conservation des produits stockés. Il existe des doses et des délais qui sont rigoureusement prescrits et que les producteurs camerounais ne respectent pas malheureusement, reconnait –t-il.
Par ailleurs le Dr Abolo ne comprend pas comment ces produits agricoles qui ne respectent pas les 02 ppm (partie par millions) la limite maximale de résidus admise sur les produits agricoles dans l’espace de l’Union Européenne parviennent à sortir des frontières camerounaises. « Les denrées exportées vers les grandes places internationales devraient être systématiquement contrôlées par les agents assermentés pour s’assurer qu’ils répondent bien aux normes prescrites par les partenaires commerciaux »affirme-t-il.
Pourtant,la loi camerounaise sur l’importation et l’exportation des produits d’origine végétale ou animale l’exige. Il est en effet prévu, selon la loi, qu’à l’entrée et à la sortie de chaque poste frontière, plusieurs niveaux de contrôle phytosanitaire soient effectués.
Nya cristalline