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CHANGEMENTS CLIMATIQUES : UN DÉFI TECHNOLOGIQUE SUR L’AFRIQUE

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La contribution de l’Afrique aux émissions globales de gaz à effet de serre est pour l’instant de moins de 5 % pour 15 % de la population mondiale.Le continent noir est fortement concerné par les changements climatiques. La plupart des États africains appartiennent à la catégorie des pays en développement, ce qui les rend plus vulnérables.

Si les émissions globales poursuivent leur augmentation, les épisodes de sécheresse ou au contraire d’inondations risquent de se multiplier, entraînant davantage de famines, de migrations, voire de conflits en l’absence d’une gestion efficace. L’Afrique est le deuxième continent derrière l’Asie dont les populations se déplacent pour ces raisons.
 Particulièrement concernés par l’expression « développement durable », comment les États africains peuvent-ils parvenir à concilier développement économique et protection environnementale, tout en incluant le facteur climatique ? Des solutions, empruntées tantôt aux innovations, tantôt à des pratiques de bonne gouvernance sont légion sur le continent.
Selon les experts, « L’Asie et l’Amérique du Sud ont décollé durant la seconde moitié du 20e siècle… c’est maintenant le tour de l’Afrique » Une initiative de plusieurs partenaires, baptisée « la Nouvelle économie du climat », rencontre par exemple un succès croissant auprès de pays comme l’Éthiopie ou encore l’Afrique du Sud. Cette approche a l’ambition d’aboutir à une croissance économique durable, tout en luttant contre les risques liés au changement climatique.
Fondée sur une analyse de l’ensemble de ces risques, l’étude publiée en septembre 2015 dont la rédaction a été coordonnée par l’économiste Nicholas Stern –, démontre que les villes, les terres (sols et eau) et les systèmes énergétiques ont le potentiel pour assurer une transition vers des économies durables. Cependant, trois moteurs sont indispensables à cette transition : une meilleure efficacité dans l’utilisation des ressources, un investissement dans les infrastructures et, enfin, une stimulation constante de l’innovation. Le défi du continent africain est de réunir des moyens suffisants pour non seulement démarrer ces moteurs mais également pour les faire tourner et les entretenir. Protéger davantage les écosystèmes et les ressources naturelles du continent africain constitue une autre priorité.
Au Ghana, EDF lance une offre solaire pour l’électrification du pays
Déforestation et désertification occupent le devant de la scène africaine depuis longtemps et ont fait l’objet de conventions internationales spécifiques, comme la Convention de lutte contre la désertification, ainsi que celle pour la biodiversité.
Cependant, les variations climatiques toucheront également les 26 000 kilomètres de côtes africaines, embrassant 38 pays qui disposent d’un accès aux océans. Suite aux scénarios de surélévation du niveau marin, d’augmentation des vents et des températures, les effets des évolutions du climat sur les ressources marines et côtières africaines, sont déjà identifiés et risquent de s’accentuer. Le renforcement de l’érosion côtière et la montée des eaux menacent non seulement les populations, qui vivent le long des côtes et dans les deltas, mais également les écosystèmes.
La variation globale des températures modifie aussi la salinité et donc la densité des océans : les impacts sur les écosystèmes côtiers et les réserves de pêche ne peuvent être négligés et vont de la diminution à la disparition d’espèces.
Océans et côtes suscitent ainsi un vif intérêt sur le continent, reflet de la diversité de leurs rôles entre régulation climatique et potentiel socio-économique.
kit solaire pour les foyers africains hors réseau
L’Afrique du Sud envisage une réduction de 15 % de ses émissions d’ici à 2020 puis de 40 % en 2030, pour atteindre 54 % en 2050. D’un côté, l’atténuation tend à se concentrer sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre , par le biais d’engagements chiffrés nationaux ou régionaux, ainsi que par des innovations technologiques comme celle de capture et de stockage dite « charbon propre ». L’Afrique du Sud envisage par exemple une réduction de 15 % de ses émissions d’ici à 2020 puis de 40 % en 2030 pour atteindre 54 % en 2050.
De l’autre côté, l’adaptation couvre un plus large champ des possibles, et est sans doute le volet auquel les négociateurs du Groupe Afrique, dans le cadre de la Convention cadre des Nations Unies et des CoPs, accordent le plus d’importance. Les solutions proposées touchent tous les secteurs économiques et ressources associées, en s’appuyant notamment sur les scénarios d’évolution du climat proposés par le Groupe intergouvernemental d’experts du climat (Giec).
Par ailleurs, des entrepreneurs africains lancent de petites révolutions en Afrique, qui bouleversent déjà le quotidien des plus pauvres.
Dans le cadre de la COP21, des chefs d’entreprise ont démontré qu’il est possible et financièrement viable d’offrir des sources d’énergie adaptées au climat aux habitants des zones rurales reculée. Ainsi, Chad Larson, directeur financier MKOPA, basée en Afrique de l’Est, a présenté la façon dont son entreprise combine un système de microfinance innovant et un service de transfert d’argent par téléphone portable, pour permettre à des dizaines de milliers de gens pauvres de la région de s’équiper en systèmes solaires domestiques.
Le président Obama s’entretient avec une femme d’affaires de l’énergie solaire au Kenya; photo Jonathan Ernst / Reuters
« Nos clients achètent le kit solaire domestique grâce à un échéancier de paiement abordable que propose M-KOPA, avec un premier versement suivi de remboursements quotidiens pendant un an », a expliqué M. Larson.
Une fois tous les versements effectués, les clients deviennent propriétaires de leur équipement. Le kit – qui comprend deux lampes LED équipées d’interrupteurs et de variateurs d’intensité, une lampe-torche LED portable, un chargeur de téléphone portable USB équipé de cinq adaptateurs standards, une radio solaire portable, et un panneau solaire de 8 watts de haute qualité – coûte 200 dollars EU environ.
Un montant dont la plupart des foyers à faible revenu en milieu rural peuvent rarement s’acquitter en une seule fois. D’où l’offre de d’opérer un versement initial de 30 dollars, puis de rembourser 0.4 dollars chaque jour pendant un an. « Le montant quotidien est bien moindre que ce que la plupart des foyers sans électricité dépensent en kérosène pour éclairer leurs maisons et charger leurs téléphones portables », a expliqué M. Larson. Grâce à l’étalement des paiements, des dizaines de milliers de personnes utilisent déjà ce système au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie.

 Florine NSEUMI Léa

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