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CAMEROUN : UNE PLANTATION CHINOISE DE CAOUTCHOUC MENACE LA RÉSERVE DE DJA

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Une plantation industrielle de caoutchouc acquiert actuellement des droits fonciers en bordure de la . Et elle se rapproche, selon une analyse des données satellitaires publiée par Global Forest Watch.

Les données montrent que la plantation, exploitée par Sud Cameroun Hévéa (Sudcam) et détenue par la Chine, est actuellement à moins d’un kilomètre (0,6 miles) d’habitats de forêt primaire. L’actuel développement s’accompagne d’inquiétudes concernant d’une part les menaces qui pèsent sur les espèces en danger vivant à l’intérieur et à l’extérieur du parc, et d’autre part les allégations de violation des droits fonciers communautaires et d’affiliations politiques avec le gouvernement camerounais.

Global Forest Watch a analysé les données satellitaires recueillies par le laboratoire GLAD (Global Land Analysis and Discovery ou Terres mondiales, analyses et découvertes) de l’Université du Maryland. Elles indiquent que l’expansion s’accélère. Selon le rapport, 10 kilomètres carrés de couvert forestier ont été affectés entre novembre 2017 et janvier 2018. À ce jour, Sudcam s’est vu attribuer plus de 450 kilomètres carrés (177 milles carrés) de terrain à développer dont plus de 90 kilomètres carrés (35 milles carrés) ont été défrichés. Un rapport de Greenpeace de 2018considérait cette expansion comme étant « de loin le plus grand défrichement pour l’agriculture industrielle dans le bassin du Congo ».

L’expansion du caoutchouc devrait également toucher les 9 500 personnes qui vivent dans les villages situés à la périphérie de la réserve. Selon Greenpeace Afrique, Sudcam n’a pas obtenu le Consentement Préalable, donné Librement et en Connaissance de Cause (CPLCC) de ces communautés avant d’acquérir le terrain. Selon les termes de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), le CPLCC est un droit permettant aux peuples autochtones d’accorder ou de refuser leur consentement à un projet qui pourrait les affecter ou toucher leurs terres. Le Cameroun fait partie des pays ayant voté en faveur de la Déclaration lors d’une session de l’Assemblée Générale des Nations Unies en 2007. Dans le cas de Sudcam, les habitants concernés ont affirmé que des parcelles de subsistance leur avaient été confisquées sans qu’ils ne reçoivent de compensations, ou très peu, déclara Sylvie Djacbou, chargée de campagne forêt pour Greenpeace Afrique, à Mongabay.

« Les Baka soulignent également le fait que des tombes et des sites sacrés très importants pour eux sur le plan spirituel avaient également été détruits », a déclaré Sylvie Djacbou.

Alors que l’article du CIFOR déclare que Sudcam avait l’intention de « construire des infrastructures sociales et économiques destinées aux communautés locales », Greenpeace affirme que les membres de la communauté interrogés ont dit que ces infrastructures n’étaient pas accessibles. « L’école et l’hôpital censés être construits pour les communautés se situent au centre de la concession et sont inaccessibles aux membres des communautés locales », a déclaré Sylvie Djacbou. « Étant donné que l’école et l’hôpital sont tous deux situés à l’intérieur du camp des employés de Sudcam, nous pouvons supposer qu’ils sont destinés aux employés et non aux communautés. »

En outre, les experts fonciers estiment qu’au Cameroun, les lois sur l’expropriation ne reconnaissent pas les droits fonciers coutumiers. Le rapport du CIFOR indique que « cela a des conséquences particulièrement graves pour les populations des minorités qui ne possèdent pas de titres de propriété officiels et se fient au respect des règles d’accès coutumières pour leur subsistance »

Selon Sam Lawson de Earthsight, les pays destinataires du caoutchouc de ces plantations, tels que les États-Unis et l’Union Européenne, doivent également prendre leurs responsabilités. « Ces gouvernements doivent prendre des mesures, comme ils l’ont déjà fait pour le bois, pour obliger les importateurs à procéder aux vérifications nécessaires afin de s’assurer que leurs produits et matières premières aient été achetés légalement dans les pays d’origine ».

« Ils doivent également utiliser leur influence pour encourager les gouvernements des pays producteurs comme le Cameroun à améliorer la gouvernance foncière, notamment en améliorant considérablement la transparence en matière de licences. »

LIRE l ‘article Originale sur lien MONGABAY

 

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