Du fait de cet abandon, les eaux du lac de Nkolbisson, près du site de l’IRAD (l’Institut de recherche agricole pour le développement) envahissent régulièrement la chaussée en saison pluvieuse.
Odeurs nauséabonds, bouteilles en plastiques et autres déchets. C’est le décor dans le lac situé sur la rue qui mène à l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD), au quartier Nkolbisson à Yaoundé. Sans oublier les algues et les herbes qui y ont poussé comme dans un champ.
Une situation qui ne réjouit guère des riverains qui disent leur désolation. « Il y a quelques années ce lac ne sentait pas autant. Ces derniers mois, nous ne respirons plus surtout quand il fait soleil » se plaint une femme qui habite non loin de l’étendue d’eau. EN plus des odeurs que dégage le lac en saison pluvieuse, le voisinage déplore une présence abondante des moustiques pendant la saison sèche. « Quand les moustiques nous piquent, ils nous laissent des boutons qui démangent beaucoup. Les enfants sont tout le temps malades. Ils font toujours le paludisme », dit une autre femme, le corps plein de cicatrices dues aux piqûres de moustiques.
L’insécurité autour de ce lac n’est pas à oublier. Il y a deux mois un mototaxi a terminé sa course dans les eaux pour manque de garde -fous. La route de cette lagune est celle sur laquelle de nombreux élèves passent tous les matins. Elle est étroite et les risques qui en découlent sont considérables.
Les jeunes du quartier rencontrés manifestent leur désarroi. « Il est vrai que ce lac fait partie de notre environnement mais, ce n’est pas à nous de s’en occuper. C’est plutôt à l’Irad. Avant, nous avions un court chemin à côté du Lac qui nous épargnait la longue marche. Nous le débroussaillons souvent puisqu’il nous était utile. Ils l’ont fermé pour marquer leur territoire. Ils doivent aussi s’occuper du lac »lâche un jeune du coin.
A côté de ceux qui trouvent un problème à ce lac, une autre partie de la population semble en tirer profit surtout en saison sèche. En effet, le lac se dissèque en formant des Etangs dans lesquelles les activités de pêche prospèrent. Ici, les uns et les autres se rejettent la responsabilité de l’entretien du lac. « Il ya quelques temps, nous menions des activités agricoles aux abords de ce lac et il était aménagé. Nous avons été chassés par des gens qui se réclament propriétaires. Et maintenant ils ne peuvent plus s’en occuper » s’offusque un habitant du quartier qui ne dit pas quels sont ceux qu’il appelle propriétaires.
Viviane Bahoken