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Cameroun : L’Etat envisage retirer le transport de l’électricité à Eneo

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????????????????????????Une entreprise publique est en cours de formation qui devra développer le réseau de transport afin de minimiser les pertes en électricité dues à l’obsolescence des infrastructures actuelles.
Selon les statiques officielles, 6,5% d’énergie électrique produite au Cameroun sont perdus dans le transport. C’est du moins une étude de l’Agence de régulation du secteur électrique (Arsel) qui fait ce constat. Ainsi, le déficit énergétique connu dans le pays n’est pas seulement le fait de l’insuffisance de la production ; mais il est aussi causé par les pertes occasionnées pendant le processus de transport. Même la distribution cause des pertes : une proportion de 29% de l’électricité produite est perdue dans le circuit de distribution. Toutes ces pertes sont, en gros, le fait de multiples fraudes et aussi de la vétusté des équipements. D’où la nécessité de prendre des décisions fermes afin d’y remédier.

C’est certainement ce que l’Etat du Cameroun compte faire au cours des toutes prochaines années. Il vient en effet de lancer le processus de création d’une entreprise publique de transport de l’électricité. L’appel à manifestation d’intérêt lancé par le ministère de l’Eau et de l’énergie (Minee) vise le recrutement de consultants pour un appui technique à la réorganisation du secteur de l’électricité au Cameroun, dans sa composante « création d’un gestionnaire du réseau de transport public de l’électricité ». Financée par l’Association internationale de développement (Ida) du groupe de la Banque mondiale, la mission de consultation est d’appuyer « à la mise en place rapide du gestionnaire du réseau de transport public de l’électricité (Grt) avant fin 2015, avec une prise en charge progressive de toutes ses fonctions et activités lui permettant d’être le plus autonome possible ».

Une fois choisi, le consultant va appuyer le Minee dans la création du Grt qui reprendra progressivement les fonctions transport actuellement dévoués à Energy of Cameroon (Eneo), telles que l’exploitation et la maintenance des ouvrages de réseau de transport, la gestion des mouvements d’énergie et la planification du système électrique. Pour y arriver, il devra appuyer Eneo dans ses activités visant à la séparation comptable de ses activités de distribution, transport et production.

Le gouvernement quant à lui sera accompagné pour le transfert progressif des actifs et activités du transport d’énergie d’Eneo vers Grt, à la séparation organisationnelle, etc. un manuel de procédures devra être élaboré pour l’ensemble des fonctions de Grt et un feuille de route détaillée sera établie pour le transfert progressif des fonctions que le consultant aura à prendre en charge. Démarche judicieuse.

On le constate donc, l’Etat envisage de retirer à Eneo la charge de transporter l’énergie électrique produite dans le pays. Cette démarche, que l’on dit judicieuse pour la situation camerounaise, devrait pouvoir permettre au pays de gérer plus efficacement son réseau de transport qui est défaillants et cause d’importantes pertes préjudiciables aussi bien à l’entreprise Eneo qu’aux entreprises et les ménages. Lors d’une conférence-débat à Yaoundé l’année dernière, le directeur général de l’Arsel, Jean Pierre Kedi avait déclaré que si ces perditions étaient résorbées, le Cameroun pourrait économiser environ 30% de l’énergie consommée par les bâtiments. Mais, qu’on le veuille ou pas, et même si une solution est trouvée face aux pertes dues au transport, la question de la disponibilité de l’énergie électrique au Cameroun reste de loin une problématique liée à la production.

Ce qui est paradoxal car le pays est le 2e en Afrique, après la République démocratique du Congo, en termes de potentiel hydroélectrique. Depuis une quinzaine d’années, les populations vivent régulièrement de rationnement d’électricité, que ce soit dans les grandes villes comme Yaoundé et Douala ou dans les campagnes. Raisons pour lesquelles les pouvoirs publics comptent beaucoup sur certains barrages en cours de construction, notamment celui de Lom Pangar dans l’Est du pays, ….Lire la suite sur http://quotidienlemessager.net/

Alain NOAH AWANA

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