CAMEROUN : L’ÉPIDÉMIE DE CHOLÉRA FAIT 35 MORTS

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Dans ces régions nord/extrême-nord, les taux de létalité sont respectivement de 7,8 et 28,6%.
Au Cameroun, quatre régions sur 10 sont déjà en épidémie de choléra. Le Centre, le Littoral, le Nord et l’Extrême- Nord. Cette dernière a malheureusement fait son entrée dans cette inquiétante situation sanitaire que vit le pays depuis le mois de mai 2018, avec la notification des premiers cas dans le Mayo-Oulo. Depuis lors, la maladie a continué sa progression, causant des morts.
Par exemple, du 12-16 octobre 2018, 37 nouveaux cas suspects ont été notifiés (36 au Nord et un dans le Littoral), pour deux décès. A ce jour, le pays compte 507 cas cumulés. Soit 422 dans le Nord que l’épidémie touche de plein fouet, avec 13 Districts de Santé attaqués (Certains comme Lagdo, Figuil, Tcholire ont vu des cas notifiés mais pas confirmés). Elle demeure, avec l’Extrême-Nord, les deux régions touchées dans la partie septentrionale. L’épidémie y a déjà en effet, causé 35 morts. Soit 33 au Nord et deux à l’Extrême-Nord où c’est le DS de Makary qui est touché.
De ces décès, 17 sont hospitaliers et 16 communautaires pour la région du Nord et les deux de l’Extrême-Nord sont des décès communautaires. Le taux de létalité y est de 28,6% et de 7,8% au Nord. Fort heureusement, «tout est sous contrôle». Ce d’autant plus que jusqu’au 19 octobre 2018, une équipe d’évaluation de la réponse à l’épidémie menée par la DLEMP/Minsanté a séjourné dans ces deux régions, tout comme le déploiement de la 4è équipe d’appui du niveau central à la région du Nord.
Bien plus, des activités de sensibilisation, recherche active des cas dans les DS en épidémies dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord, investigation des cas et recherche des personnes contacts dans les DS en épidémie sont aussi en cours. La prise en charge des cas et WASH ne sont pas en reste, avec 19 hospitalisations au 16 octobre. Cinq à l’UTC de Pitoa, 11 à Bibémi et trois au CTC de Garoua 1. Ce DS a d’ailleurs eu 10 cas confirmés de choléra. Les autorités sanitaires ont aussi procédé à l’organisation d’un site de prise en charge à l’hôpital de Bibémi. L’accès difficile au DS de Makary reste la principale difficulté.
Les régions camerounaises de l’Extrême-Nord, du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est souffrent de pénuries chroniques de travailleurs de la santé. Dans l’ensemble du pays, il y a 1,43 travailleur de la santé pour 1 000 personnes. Dans la région de l’Extrême-Nord, par exemple, le ratio est de 0,47 médecin pour 1 000 personnes. La majeure partie des employés déployés dans les régions isolées « ont l’impression qu’il s’agit d’une punition », a dit la représentante de l’UNICEF.
Par Olive Atangana— l’œil du sahel
