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Cameroun : des eaux dites minérales sont non conformes

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Bouteilles-d-eau-mineraleDes concertations tenues mercredi à Yaoundé, à l’effet d’élaborer des textes d’homologation et de certification de conformité.

Le marché de l’eau potable est assurément rentable, rien qu’à voir la diversité de l’offre sur le marché national. En tout cas, « la demande est particulièrement croissante », affirme-t-on du côté de l’Agence des normes et de la qualité (ANOR), où les experts regrettent « l’origine et la qualité douteuse de ces eaux dites potables, vendues dans les grandes surfaces et à tous recoins de rues. Toutes choses qui mettent en danger la santé des populations, avec un impact plus grave sur les enfants en bas âge », affirme Jean Marie Mbollo, en charge de l’élaboration des normes à l’ANOR. Mercredi  27 août 2014 à Yaoundé, cette structure a réuni les acteurs du secteur de l’eau potable (importateurs et producteurs locaux), pour une concertation relative à la conformité et le respect des normes en matière d’eau potable.

L’on apprend alors que la filière est régie par trois normes : l’une, portant sur l’eau potable destinée à la consommation humaine, avec les méthodes de traitement et d’analyses ; une autre, sur les eaux minérales naturelles avec ses critères de qualité et la dernière norme, portant sur l’étiquetage des denrées alimentaires préemballées. A l’observation sur le terrain, « la plupart des importateurs et producteurs locaux ignorent les textes. D’ailleurs, très peu ont une certification », affirme Jean Baptiste Tchofo, expert sur les aspects réglementaires de l’eau potable.

 Les producteurs se défendent, expliquant qu’il y a beaucoup trop d’administrations et d’inspections qui interviennent dans le secteur. Les ministères en charge de l’Eau, de l’Industrie, du Commerce, de l’Environnement, etc. Sans compter le volume de documents exigibles. Le représentant des Brasseries du Cameroun propose alors qu’on harmonise les textes et qu’on rassemble les acteurs en un lieu, l’ANOR si possible, ce qui facilitera l’assainissement du secteur, étant entendu « qu’il y a une réelle volonté de se conformer afin d’écarter la concurrence malsaine », assure-t-il.

L’interdiction de l’eau en sachet a clairement été signifiée par le représentant du ministère en charge de l’environnement, rappelant que le contenant en lui-même fait déjà problème. Pour les autres, l’expression « eau minérale » inscrite sur les emballages est aussi à revoir. Car, selon la définition inscrite dans la loi camerounaise, « une eau minérale a des vertus thérapeutiques. Autrement, c’est une eau minéralisée. Le consommateur doit avoir ces précisions lorsqu’il achète son eau », rappelle le représentant du ministère en charge de l’eau.

Pour Charles Booto à Ngon, directeur général de l’ANOR, « cette concertation vise à rappeler les obligations, évaluer les niveaux de mise en conformité et fixer des délais-butoirs pour se conformer ». Après, la brigade de contrôle des normes sait ce qu’elle a à faire. Des concertations similaires se poursuivent ce jour, avec les acteurs du secteur des cosmétiques.

 

Félicité BAHANE N-cameroontribune.cm

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