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Cameroun : 63% de nordistes sont pauvres

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pauvretéC’est ce que révèlent les 2e, 3e et 4eme enquêtes camerounaises auprès des ménages (Ecam).

Le nombre de pauvres a augmenté au Cameroun, entre 2007 et 2014. Le récent rapport de l’Institut national de statistiques (INS) sur la 4eme enquête camerounaise auprès des ménages (Ecam 4), révèle qu’il est passé d’environ 7,1 millions en 2007 à 8,1 millions en 2014 sur une population estimée à 22 millions d’habitants. Le grand Nord n’échappe pas à cette triste évolution.

Selon les enquêtes 2,3, et 4, la région de l’Extrême-Nord caracole en tête avec 74,3% de personnes pauvres, contre 65,9 en 2007 et 56,3 en 2001. Le Nord lui emboîte le pas avec 50,1 en 2001 ; 63,7 en 2007 et 67,9% en 2014. La région de l’Adamoua n’est pas épargnée, bien qu’elle ait connu une petite baisse en 2014. E 52,9% en 2007, le pourcentage de la frange de la population pauvre est descendu à 47,1% en 2014. Elle l’était, faut-il le rappeler, de 48% en 2001. Ce qui fait que, au total, sur l’année 2014, 63,1% de la population vivant dans le Grand Nord était pauvre.

Ces indicateurs sont nul doute le reflet d’un accès inéquitable aux facteurs de production et aux sources de financement, une exploitation sous-optimale des potentialités locales et d’une valorisation insuffisante du rôle du secteur privé dans la lutte contre la pauvreté. De même, le secteur agricole est miné entre autres par les aléas climatiques, notamment la recrudescence des grands fléaux, le faible rendement des parcelles de production, l’enclavement des zones de production, le vieillissement des producteurs, le manque d’organisation du secteur en filières agricoles et désormais, l’insécurité liée aux exactions de Boko Haram.

La croissance économique de 5,6% selon les économistes, a certes contribué à la réduction de la pauvreté mais les insuffisances au niveau de la redistribution,  mesurées par les inégalités dans la consommation des biens et services, ont eu un impact négatif sur les populations. « faute de ciblage approprié, les pauvres semblent n’avoir pas le plus bénéficié des mesures de protection sociale prises » note INS.

Cette institution insiste en soutenant que l’atteinte des objectifs de développement fixés dans le DSCE nécessite ainsi une croissance soutenue, une meilleure redistribution des fruits de la croissance en ciblant mieux les pauvres afin qu’ils puissent prioritairement bénéficier des mesures de protection sociale.

Olive Atangana

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