Selon l’Agence de régulation du secteur de l’électricité, ce déficit énergétique est dû au manque d’investissement.
Grâce à son potentiel énergétique, lequel est estimé à 57,7%, l’Afrique Centrale est l’un des pools que compte le continent. Malheureusement, l’offre reste largement en deçà de la demande. Cette offre en énergie est, selon l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) de 10. 537 Méga watts alors que la demande prévisionnelle s’élève à 13. 052 Giga watts.
Le régulateur du secteur de l’énergie au Cameroun révèle que les zones rurales sont plus touchées par ce déficit énergétique. « Le taux de fourniture en électricité dans les zones rurales au Cameroun est estimé à moins de 5%. Ce qui est très faible par rapport à un pays comme le Maroc ou la fourniture électrique dans ces zones est estimée à 87% », a indiqué mercredi, 12 septembre 2012 à Douala, Jean Pierre Kedi, directeur général d’Arsel.
Au cours du point de presse organisé en prélude à la deuxième édition du Forum international de l’électricité (Finelec) et au premier salon Invest’Elec, Jean Pierre Kedi explique que, « en zone rurale, l’électricité n’est pas rentable. Sur le plan économique, cette zone est difficile car l’habitat est dispersé et les lignes de transport coûtent chers. Et très souvent, les consommateurs ne consomment pas une quantité considérable d’électricité. C’est pourquoi les investisseurs et hommes d’affaires rechignent à investir dans les zones rurales alors que l’opérateur a besoin d’eux pour les investissements dans ce secteur d’activité».
Un début de solution à ce déficit énergique en zone rurale a été trouvé. Dans l’optique de promouvoir les investissements privés, Arsel et l’Union européenne (Ue) ont lancé le projet « Invest’Elec ». Selon le régulateur, le secteur de l’électrification au Cameroun nécessite un financement de 5.853 milliards de Fcfa. Et les investissements en zone rurale sont estimés à 653 milliards de Fcfa. Mais, l’Ue, grâce au financement issu du 10e Fonds européen de développement à contribuer à hauteur de « 74% du coût total du projet, soit environ 600 millions de Fcfa ».
Ainsi, le projet dont le délai des travaux est de 36 mois, vise à renforcer les capacités des entreprises. Par ailleurs, les barrages de Lom Pangar et de Memve’ele sont une lueur d’espoir non seulement pour les consommateurs des villes, mais aussi, ceux des villages.
Sandrine Tonlio Tiako