Les consommateurs et les commerçants de la capitale régionale de l’Est Cameroun s’arriment progressivement à la nouvelle donne
Bertoua fait office de bon élève en la matière. L’usage des emballages plastiques non biodégradables est de plus en plus rare à Bertoua. Le mode d’emballage diffère très souvent selon le volume de la marchandise achetée dans l’épicerie. Ce que vous achetez est soit emballé dans du papier qui est très souvent du papier journal, soit alors le client achète à ses frais des petits sacs biodégradables qui coûte entre 50 et 100 F CFA. C’est l’option que les nombreux boutiquiers et commerçants de la ville de Bertoua ont prise depuis un certain temps pour éviter des tracasseries policières et administratives.
La viande de brousse boucanée si réputée dans cette partie du pays est emballée dans du papier ciment dépoussiéré. Les consommateurs s’adaptent progressivement à cette réalité et rechignent moins à débourser ces petits frais supplémentaires qui permettent de bien protéger leurs victuailles tout en protégeant leur environnement. Il devient même fréquent de voir des clients se présenter dans des épiceries ou des supermarchés avec leur emballage plastique conforme apprêté à l’avance.
Ce changement de comportement dissuade peu à peu ces fabricants d’emballages plastiques non biodégradables qui avaient de la région de l’Est une plaque tournante de leurs activités funestes. L’on se souvient encore des importantes saisies effectuées par les services régionaux du ministère de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable (Minepded) il y a quelques années.
Ce ratissage continue, avec pour défi majeur de ne trouver aucun plastique de moins de 60 microns dans les coins et recoins, les espaces marchands de la région l’Est. Selon Olivier Andang, le délégué régional du Minepded pour l’Est : « cette lutte continue de manière acharnée avec les autres services techniques à l’instar des douanes et de la police. Et elle n’est pas du tout aisée » explique-t-il.
Absence d’un système de collecte et de tri des déchets plastiques
Si beaucoup semblent suivre la mesure ministérielle, certains traînent encore le pas. L’on peut déplorer l’absence d’un système de collecte et de tri de ces emballages plastiques non biodégradable à Bertoua.
Comme c’est le cas d’ailleurs dans plusieurs villes du Cameroun. Les usages des plastiques non biodégradables sont nombreux et divers, ce qui a pour conséquences la production d’importantes quantités de déchets, souvent très difficiles à gérer. Les déchets des plastiques non biodégradables sont à l’origine de différentes formes de pollution de l’environnement dans toutes ses composantes avec des impacts aussi importants que variés. Il y a une pollution des terres arables par la présence des déchets plastiques non biodégradables dans les ordures ménagères utilisées aux champs comme fertilisants des cultures.
L’imperméabilisation des sols à l’eau favorisant l’érosion en s’empilant en couches successives au fil du temps. Du coup, aucune espèce végétale ne peut pousser, et la désertification s’installe. Obstruction des voies de circulation de l’eau et encombrement des lits des cours d’eau, favorisant des inondations avec de graves conséquences sur l’économie et les conditions de vie des populations. Les déchets plastiques créent aussi des points de stagnation de l’eau, favorisant le développement des vecteurs de maladies telles que le paludisme.
Sans parler de la pollution de l’air par les fumées toxiques et les gaz à effet de serre.
Par Francis Nguélé. Le journal l‘essentiel (cameroun)