Les problématiques liées à l’assainissement sont encore trop rarement prises en compte par les politiques publiques dans les pays en développement. L’absence d’assainissement accroît le risque d’épidémie de choléra, de typhoïde et de dysenterie. C’est à partir de ce constat qu’ont été définies les articulations de la présente production, qui consistera à une évaluation du contexte infrastructurel du Cameroun et les solutions inhérentes.
A la fin des années 1980, Douala et Yaoundé faisaient partie des villes les plus sales d’Afrique subsaharienne. Trois décennies plus tard, le problème reste entier sur toute l’étendue du triangle national, en dépit de timides avancées dans le domaine de l’assainissement.
Car le Cameroun a mal à ses infrastructures. L’obsolescence, l’insuffisance et même l’absence de celles-ci sont incriminées. Selon les chiffres de la CDE (camerounaise des eaux), seuls 334 607 abonnés (95% des particuliers et 5% des entreprises) sont fournis en eau. Sur une population évaluée à plus de 20 millions d’habitants. En 2012, seulement 18 6000 abonnements ont été effectués par la CDE.
A Douala, un petit réseau d’égouts de 05 kilomètres remonte à avant l’indépendance et n’est plus fonctionnel. C’est dire que les systèmes d’égouts est quasi inexistant au Cameroun, et repose en grande partie sur les petits systèmes d’égouts que la Société immobilière du Cameroun a bâti, dans le cadre de son projet de construction de logements pour fonctionnaires. Conçus pour desservir 60 000 foyers (0,6% de la population urbaine), nombre d’entre eux ne sont pas en pratique plus fonctionnels.
Suite à l’échec retentissant du Programme social d’urgence(PSU), les pouvoirs publics se sont retrouvés contraints de confier la gestion des déchets solides ménagers à Hysacam. Elle est actuellement la seule entreprise disposant de la logistique opérationnelle capable d’agir efficacement dans ce secteur. Mais elle ne couvre que 12 villes.
Raison pour laquelle l’Etat camerounais est tenu de prendre un certain nombre de mesures en vue de pallier le ralentissement des objectifs stratégiques liés au développement durable. A ce titre, une mission économique UBI-France Afrique centrale a organisé en juin 2013, à Douala un colloque sur l’eau t l’assainissement en collaboration avec les instances responsables de ce secteur au Cameroun. Il était question ici d’examiner dans quelle mesure le consortium d’entreprises, gagnerait à investir dans ce domaine qui foisonne de besoins et de potentiels d’investissements énormes.
Notamment dans l’augmentation des capacités de traitement de 89 stations de traitement, des 29 stations de reprises d’eau et dans l’extension des usines de captage et de production. Ceci va de paire avec la construction de nouveaux kilomètres de canalisations dans les centaines de quartiers, tous aussi nouveaux, qui éclosent dans les chefs-lieux de région.
La (Cameroon water Utilities Corporation) chargée du développement, de la réhabilitation et de la gestion des infrastructures de l’eau potable, est actuellement en train de réaliser le schéma-directeur de l’eau urbaine au Cameroun. La banque africaine de développement(BAD) se propose par ailleurs, et conformément à son DSP (Document de Stratégie Pays) 2010-2014, d’intervenir dans le financement du renforcement des dites infrastructures, nécessaires à l’amélioration du cadre de vie. Le recours à l’aide extérieure trouve sa justification dans le fait que le financement des services publics d’assainissement ne sont pas toujours assurés. Or, la constitution d’un réseau représente un investissement très élevé, avec un amortissement sur des périodes comprises entre 60 et 100 ans.
Janvier Ngwanza Owono