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Adduction d’eau à Yaoundé : Paul Biya choisit finalement les chinois

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penurieLe président de la république enjoint son ministre de l’eau et de l’énergie à poursuivre la réalisation du projet d’alimentation en eau potable  de Yaoundé et ses environs (Projet Sanaga) avec Cmec. Un camouflet pour celui qui a bloqué le projet depuis sa nomination comme ministre de l’eau et de l’énergie, au motif que l’offre de l’entreprise chinoise est trop onéreuse

Au cours des huit derniers mois ; le Projet Sanaga a fait plus de pas en avant qu’on en a dénombrés en plus de deux ans (fin 2010-début 2013). En effet, « entre Mars et Novembre 2013, le gouvernement a achevé le recensement des biens situés dans l’emprise du chantier, quasi bouclé la recherche des financements, lancé la procédure de recrutement d’un ingénieur conseil ».

La confidence vient de la direction du projet au quartier Bastos à Yaoundé. Ici, il se tenait d’ailleurs le mardi 05 novembre 2013 une réunion tripartite ministère de l’eau et de l’énergie (Minee), Cameroon Water Dévelopment (camwater), société d’Etat chargé de la gestion du patrimoine public d’adduction d’eau et la China Machina Equipment Import and Corporation(Cmec). A l ordre du jour, des arbitrages pour arrêter les localités au Projet Sanaga, qui devraient également être alimentées en eau potable. Informations nécessaires pour l’élaboration du plan détaillé du projet attendu ce mois, de l’entreprise chinoise spécialisée dans les travaux d’adduction d’eau.

Ces avancées ont été rendues possibles grâce aux instructions du Chef de l’Etat au ministre de l’eau et de l’énergie, demandant de poursuivre la réalisation du Projet  Sanaga avec la Cmec. Instructions contenues dans une correspondance laconique du secrétaire général de  la présidence de la République du Cameroun datée du 27 février 2013. Poursuivre ! Car en effet, le gouvernement camerounais a signé avec la Cmec un mémorandum d’entente le 29 décembre 2010 pour la réalisation d’un complexe industriel devant mettre fin à la pénurie chronique d’eau potable dans la capitale du Cameroun.

Dans son avant-projet détaillé, l’entreprise chinoise proposait d’exécuter les travaux en 28 mois, pour un coût total de 429,5 milliards de FCFA. Mais tout s’est grippé avec l’arrivée en 2011 d’Atangana Kouna au ministère de l’Eau et de l’Energie (minée).

De fait, l’ancien directeur général de camwater jugeait l’offre des chinois très coûteuse. En réponse, les chinois font la proposition, aujourd’hui retenue par le gouvernement camerounais, de ramener le coût du projet de 429,5 milliards de FCFA à 399,5 milliards et le délai d’exécution de 28 à 36 mois.

Malgré cette concession, les chinois n’ont pu obtenir l’assentiment du Minée. Lequel recrute dans la foulée, le cabinet Lahmeyer pour une contre-expertise. A l’issue de son travail, le cabinet allemand d’ingénierie et de conseils dans le domaine de l’énergie (et pas d’adduction d’eau) assure que les travaux peuvent se faire avec 340 millions de FCFA, en supprimant certaines composantes du projet.

Mais à l’issue d’une confrontation entre Lahmeyer et Cmec, arbitrée  par les services techniques du Minee, les propositions du cabinet allemand n’ont pas résisté à l’analyse technique, indique en substance Daniel Ndong Ebozo’o, le directeur du projet. Après une semaine de travail ; tenue du 21 au 25 janvier 2013, « Lahmeyer a fini par signé le procès-verbal remettant en cause ses propositions »précise l’ingénieur de génie rural. Daniel Ndong Ebozo’o est convaincu que c’est l’épisode Lahmeyer qui a retardé le début des travaux de plus de six mois. Ce qui aurait définitivement décidé Paul Biya à trancher en faveur des chinois.

Du coup, l’année 2014, espérée pour être l’année de la fin du calvaire des habitants de Yaoundé, sera finalement celle du démarrage des travaux. Le directeur du projet parle précisément de début 2014. Son optimisme repose notamment sur le fait que le dossier financier a « beaucoup évolué » ces derniers mois. Entre le 17 et le 24 octobre 2013, une mission camerounaise en chine a permis d’obtenir d’eximbank, le financement de 80% des 399,5 milliards de FCFA, nécessaires pour mettre la capitale camerounaise à l’abri des coupures intempestives d’eau. Et pour les 15% restants, soit un peu plus de 60 milliards, plusieurs autres banques se seraient déjà manifestées. On parle notamment de Standard Chartered bank, d’Afriland Fist bank et de la Bdeac.

Pour ce qui est des financements chinois, il reste maintenant à s’entendre sur les modalités de prêt avant la fin d’année, date espérée pour la signature de la convention de financement.

Aboudi Ottou

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