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« 14000 nouveaux cas de cancer de sein au Cameroun »

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SONY DSC« 80% de ces cancers arrivent à des phases évoluées. La plutard des malades n’ont pas d’argent pour se prendre en charge » dans un entretien avec la journaliste  Nadège Christelle Bowa le professeur Paul Ndom, oncologue  à l’hôpital général de Yaoundé  va plus loin…

Quelle est l’actualité sur le cancer au Cameroun ?

En matière de cancer au Cameroun, nous pouvons dire que le cancer est un problème de santé publique puisque actuellement nous atteignons le cas de 14000 nouveaux cas au Cameroun. Et plus, 80% de ces cancers arrivent à des phases évoluées. La plutard des malades n’ont pas d’argent pour se prendre en charge. Donc tous ces problèmes sont préoccupants au Cameroun et font du cancer un problème qui nécessite une attention particulière.

Une étude américaine suggère un lien entre la consommation excessive de l’alcool à l’adolescence et la survenue du cancer du sein à l’âge adulte. Qu’en penses-vous ?

L’alcool a souvent des effets difficilement contrôlables au niveau de l’organisme. Lorsque vous mettez 10 personnes qui ingèrent la même quantité d’alcool, vous n’aurez pas les mêmes réactions. Ça veut dire que certaines personnes ont des récepteurs plus sensibles, elles sont plus affectées par l’alcool que d’autres. Je ne suis pas surpris que cette étude trouve un impact sur la survenue du cancer chez les jeunes femmes qui ont consommé l’alcool. Au Cameroun, nous savons que plus de 50% de nos malades atteints du cancer de sein ont moins de 40 ans. Ça veut dire que le facteur jeune est trop important chez nous. Et si on avait des facilités, on essaierait de comprendre pourquoi ce chiffre est si élevé chez nous alors qu’ailleurs le cancer de sein est souvent un cancer de la femme âgée.

C’est une étude qui nous interpelle, je ne peux la remettre en question. J ai vu les effectifs et la durée de l’étude, plus de 10 ans, on a vu plus de 91 000 femmes, c’est une grande étude. Il faudrait voir plus de détail, quel est l’effet de l’alcool sur les cellules mammaires à un certain taux. Comme je sais que les cellules mammaires sont souvent sensibles aux hormones, on peut imaginer une espèce de corrélation entre les effets de l’alcool et une augmentation de l’activité ovarien qui est en fait le promoteur des œstrogènes qui elles stimulent le développement de la cellule mammaire.

Excepté l’alcool, quels sont les autres facteurs de risque du cancer du sein ?

Il y a un facteur qui ne trompe pas : l’hérédité. Si une dame a le cancer du sein, le risque que sa descendance puisse en avoir est réel, établi et démontré. Donc une femme qui a le cancer quand on va chercher chez ses tantes, sœurs, grands-parents, on peut trouver des cas de cancer.

 D’autre part, il ya certaines anomalies génétiques qu’on appelle le Bcra. Il y a : le Brca et le Bcr2 qui sont des facteurs dès qu’on les trouve, la possibilité de développer le cancer du sein est très élevé.

Dans notre contexte, il y a certains traumatismes qu’on fait au niveau des seins, normalement le massage, le repassage des seins chez les jeunes filles pubères qui ont des gros seins et dont les familles ne veulent pas voir. Ils mettent souvent de l’eau chaude dans la bouteille ou prennent le fer à repasser à une certaine température pour repasser les seins pour qu’ils arrêtent de grossir. Nous n’avons pas encore les études, mais c’est des études qu’il faut avoir, essayer de suivre ces jeunes filles, voir si elles ne vont pas développer le cancer de sein à l’avenir.

Il y a aussi ces règles précoces chez les jeunes filles. A 9 ans, 10 ans, il y a des filles qui ont des règles. Ça veut dire que les ovaires sont tellement actifs à agresser les seins en produisant des œstrogènes et si cela dure avec une ménopause tardive, on a encore des risques de développer le cancer du sein soit parce que les règles sont précoces, soit parce que la ménopause est tardive. Sans oublier le manque d’exercice physique. Une étude que nous avons faite avec les étudiants de l’INJS a permis de trouver que 30 % des femmes qui avaient le cancer de sein ne faisaient pas les exercices physiques. A cause de la graisse qui s’accumule et qui n’est pas métabolisée et qui finit par produire le cancer du sein.

Des conseils aux jeunes pour pouvoir éviter ce cancer ?

On déduit ces conseils de tout ce que je viens de dire. : Il faut faire le sport. Les jeunes des écoles primaire, le secondaire ; l’université, il faut pratiquer le sport, deux à trois fois par semaine. Ensuite, il faut éviter des abus comme l’alcool, ça n’ajoute pas  grand- chose à la qualité de notre vie. Quand on a un cas de cancer dans la famille, il faut surveiller la descendance. Il y a des consultations à faire annuellement pour voir l’état de ses seins. Si vous trouvez une anomalie, une boule dans le sein, un écoulement anormal, quelque chose qui vous inquiète, allez voir un spécialiste qui pourra vous donner des conseils appropriez.

Entretien avec  Nadège Christelle BOWA

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