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Yassa, le paradis perdu de la pastèque

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Pastèques-à-confire1Le boom immobilier dans la zone dite de Yassa dans la banlieue Est de Douala, la métropole économique du Cameroun, a entrainé la délocalisation des plantations des pastèques voire la cessation d’activité d’une bonne majorité de producteurs de ce fruit.Au premier rang des fruits qui ont gagné en popularité et fait la fortune de ses producteurs au Cameroun ces dernières années, on compte la pastèque. Sa consommation est allée croissante depuis 20 ans dans les principales métropoles camerounaises que sont Yaoundé, Douala, Bamenda et Bafoussam, surprenant même les plus optimistes qui dans les années 1990, se sont lancés dans sa production.

Malheureusement, depuis 2006,  les volumes de production qui allaient croissants d’année en année ont commencé à afficher des déficits de plus en plus importants. Si des statistiques officielles parues en 2011, peu avant le comice agro-pastoral d’Ebolowa situent la production nationale de pastèque au Cameroun à 40.000 tonnes, il existe d’autres sources pour soutenir que ce chiffre est irréaliste. Pour ceux-ci, le chiffre de 25.000 tonnes annuel dans le meilleur des cas au niveau national, est une statistique optimiste.

Si la cause principale de cette situation déficitaire de la production nationale de la pastèque au Cameroun est phytopathologique, notamment  la survenue d’une virose ravageuse dans la région de l’Ouest, principal pôle de production de pastèques, il reste sans conteste que les tribulations des producteurs à Yassa dans la banlieue de Douala, autre haut lieu de culture de la pastèque, sont aussi à prendre en compte dans cette dégringolade du volume de production nationale de la pastèque.

En effet, depuis le début des années 2000, plus précisément en 2005, la zone de yassa est devenue l’objet d’une urbanisation galopante. Des projets immobiliers publics et privés ont envahi toute la zone, hypothéquant plus qu’à son tour, la culture maraichère qui était reine ici. L’université catholique, l’université protestante, l’hôpital gynéco-obstétrique, le siège de la Fecafoot,  les champs de course du Pmuc, sont autant de projets qui sont développés ou à développer dans cette banlieue de la métropole économique camerounaise. Ajouté à la meute de particuliers qui ont acquis des terrains ici, il ne reste pas grand-chose pour l’agriculture. Surtout qu’une majorité de producteurs louait les parcelles sur lesquelles ils cultivaient les pastèques.

C’est le cas de Jérémie Kamseu. Il explique qu’un matin de novembre 2008, il a reçu la visite d’un individu qui lui a demandé de déguerpir ses melons de son terrain parce qu’il envisageait de lancer les travaux de construction de sa maison avant la fin de l’année. C’est que le propriétaire du terrain avait vendu celui-ci sans aviser M. Kamseu. Comme ce dernier, de nombreux agriculteurs ont été contraints d’abandonner leur champ à cause de projets immobiliers. Certains agriculteurs sont restés dans la même zone mais en allant  plus loin dans la brousse. Alors que d’autres ont tout simplement traversé soit le pont sur le Wouri pour créer leurs plantations dans la zone de Dibombari dans le département du Moungo, soit le pont sur la Dibamba dans la zone de Pitti dans le département de la Sanaga-maritime.

Jackson Amany est dans cette situation. Après avoir perdu son champ dans le village Nyasoke, dans la zone de Yassa, il a trouvé du terrain après le pont sur la Dibamba pour ses cultures. Il explique que malgré les dimensions de son champ actuel qui sont supérieures à celles du précédent, il ne parvient pas toujours à atteindre le volume de production de son champ de Yassa. Ludovic Ngando Mbamndjock, ingénieur en agriculture, vulgarisateur agricole, qui encadre souvent ses agriculteurs affirme que, « la pastèque est une plante qui nécessite des soins constants et beaucoup d’eau ; l’éloignement des plantations ne contribue pas à accorder toute l’attention qu’il faut pour avoir des rendements acceptables ». Plus, affirme-t-il, la qualité du sol dans ces nouvelles zones d’installation est loin d’être la même que celle de Yassa.

Josué Yetna

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  1. kuipo dit

    les encouragement pour vos travaux! je serais heureux aussi de m’épanuire en agriculture .

  2. Zolo Ndongo Bruno Arsene dit

    ce probleme commence à ce manifester dans toutes les grandes métropoles du pays ou la ville foit s’agrandir ainsi les champs sont dévastès ainsi que les fermes.Mais l’Etat doit sécuriser les agriculteurs en leurs donnant des terres á cultiver.

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