Expérimenté depuis un an à l’Hôpital de district de Nylon par médecins sans frontières Suisse (MSF), le projet pilote Amélioration du traitement, agir contre les résistances (ATAR) a notamment pour objectif de retarder la survenue de l’infection et à améliorer l’adhérence du patient au traitement.
Par ailleurs, le projet vise à améliorer les capacités du personnel médical de l’Hôpital de district de Nylon pour une meilleure identification des résistances et le passage des patients sous deuxième ligne.
L’une des solutions expérimentée par MSF Suisse à travers son projet ATAR consiste notamment à soumettre les patients atteints du VIH/Sida à un traitement de première ligne à base de Ténofovir Disoproxil Fumarate(TDF).
Un médicament qui, selon MSF, permet notamment d’améliorer la qualité de vie du patient. « Le Ténofovir réduit de 90% des cas de toxicité. D’après les observations menées sur les patients, son utilisation après trois ans de traitement permet d’observer notamment une augmentation du taux de CD4. Par ailleurs, l’on note seulement 5% de cas d’abandon » déclare le Dr Stéphane Anoma, coordonnateur du projet ATAR de MSF Suisse.
Par ailleurs, selon MSF, grâce au projet ATAR, les patients ressentent moins d’effets secondaires. Leur adhérence au traitement est meilleure, et ils sont moins susceptibles de faire des résistances ou de développer des mutations qui pourraient être à l’origine d’échecs thérapeutiques. « L’OMS a adopté le Ténofovir en décembre 2009 compte tenu de son efficacité à retarder la survenue de l’infection et à améliorer l’adhérence au patient », confie le Dr Stéphane Anoma.
Du côté de l’Hôpital de Jour de l’Hôpital central de Yaoundé, le Dr Charles Kouanfack note une augmentation d’utilisation du TDF.Sur près de 3000 patients sous traitement antirétroviral à l’Hôpital de Nylon, 11% sont sous Ténofovir. Face à ses résultats plutôt encourageants, MSF Suisse envisage d’étendre le projet au centre médical d’arrondissement de Soboum. De même, l’organisme compte faire du lobbying pour la réduction de 25% du prix du Ténofovir par la campagne d’accès aux médicaments essentiels.
Steve Libam