Les 145 planteurs camerounais peuvent pousser un soupir de soulagement. Après des années de lutte acharnée contre l’opacité du groupe Socfin, la justice française leur a donné raison en condamnant la holding à verser 140 000 euros de dommages et intérêts.
Ces agriculteurs vivent non loin des plantations de palmiers à huile gérées par la Socapalm, filiale camerounaise de Socfin, dans la région du Sud-Ouest. Pourtant, ils assurent que l’entreprise les empêche d’accéder à leurs terres et pollue les ressources en eau dont ils dépendent pour survivre.
Depuis des années, ils se battent pour faire la lumière sur les liens entre Socfin et le géant français Bolloré, qu’ils accusent d’exercer un contrôle de fait sur la Socapalm. Mais les holdings belgo-luxembourgeoises ont toujours refusé de transmettre les documents nécessaires pour établir la vérité.

Jusqu’à cette décision historique de la cour d’appel de Versailles, qui donne raison aux plaignants et force Socfin à payer une astreinte colossale de 10 000 euros par jour de retard. « C’est la première victoire concrète basée sur la loi sur le devoir de vigilance des multinationales », se félicite leur avocat.
Derrière ce bras de fer judiciaire, ce sont des vies humaines brisées. Des familles chassées de leurs terres ancestrales, privées de leurs moyens de subsistance. Une pollution environnementale qui empoisonne au quotidien des communautés entières.
Avec cette condamnation, l’espoir renaît pour les victimes de Socapalm. L’espoir de faire éclater la vérité sur les pratiques de cette multinationale et d’obtenir réparation. Le combat continue.
Ben Bagtik