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Poliomyélite: Le Cameroun déclaré pays à risque

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polioL’Oms prévient dans son communiqué que. « Le Cameroun, le Pakistan et la Syrie sont les pays ayant le plus grand risque d’exporter le virus vers d’autres pays, ils devraient donc faire en sorte que tous les résidents et visiteurs de longue durée soient vaccinés avant de voyager et soient munis d’une preuve de vaccination ».

En 1988, lors de la 41ème Assemblée mondiale de la Santé, l’éradication de la poliomyélite dans le monde a fait l’objet d’une résolution adoptée par les participants aux travaux. Chaque pays s’est engagé à « bouter la polio hors de son territoire ». Dans la sous-région d’Afrique centrale, le Cameroun, qui était présent est le seul à notifier des cas de poliomyélite. Déjà huit cas dépistés depuis octobre 2013. Et selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), un cas de poliomyélite confirmé expose 200 enfants au risque de contamination. Il faut alors trois séances de vaccination sur ce périmètre.

Mais malgré le respect de ces mesures, l’épidémie de  est réelle au Cameroun, à en croire son ministre de la Santé publique André Mama Fouda qui l’a signifié en avril 2014 lors d’un point de presse.

Les conséquences d’une telle situation vont au-delà des inconvénients sur le plan sanitaire. André Mama Fouda, à cette date qui déplorait déjà la difficulté à contenir cette épidémie, qui aujourd’hui fait prendre un coup à l’optimisme entretenu depuis 2009, année de la disparition des cas de poliomyélite au Cameroun, a relevé que le retour en force de cette pathologie peut entraîner la fermeture des frontières des pays non affectés par la maladie. Ce qui entrainera à long terme le refus de visas aux Camerounais désireux de voyager dans ces États, et le frein des échanges avec ces nations.

Le Cameroun a rejoint le cercle jusque-là restreint des pays à risque. « La propagation de la poliomyélite risque de resurgir si une réponse internationale coordonnée n’est pas mise en place d’urgence », prévient l’Oms dans son communiqué. « Le Cameroun, le Pakistan et la Syrie sont les pays ayant le plus grand risque d’exporter le virus vers d’autres pays, ils devraient donc faire en sorte que tous les résidents et visiteurs de longue durée soient vaccinés avant de voyager et soient munis d’une preuve de vaccination », peut-on y lire. Outre la vaccination, l’Oms a recommandé que les gouvernements au plus haut niveau déclarent officiellement que l’interruption de la propagation de la poliomyélite est une urgence nationale de santé publique.

Pour le ministre Mama Fouda, la réapparition de plus de cinq cas place le pays en situation d’épidémie de poliomyélite. Etant donné que les normes de l’Oms indiquent qu’un cas de poliovirus sauvage expose au moins 200 sujets dans la zone. Il faut alors au moins trois campagnes vaccination pour une action efficace de riposte sur un périmètre plus élargi. Le Cameroun a jusqu’ici respecté ces prescriptions.

En fait, depuis octobre 2013, sept campagnes de vaccination gratuite ont été organisées et les informations du Minsanté font état de près de 4,5 millions d’enfants vaccinés à chaque passage. Les dernières journées nationales de vaccination gratuite contre la poliomyélite se sont déroulées du 11 au 13 avril 2014. A cette date, le ministre de la Santé publique (Minsanté), André Mama Fouda, chiffrait à sept, les cas de poliomyélite notifiés entre octobre 2013 et mars 2014. Dans la même semaine, les autorités sanitaires informaient qu’un autre cas avait encore été signalé dans le pays au mois d’avril, portant ainsi à huit, le nombre de personnes atteintes par cette maladie invalidante. On s’est depuis lors demandé pourquoi les cas persistent. Les victimes ont entre 8 mois et 7 ans, et sont soit non-vaccinés soit, ils n’ont pas régulièrement reçu leurs vaccins.

 Le Cameroun a un engagement face à la communauté internationale : faire éradiquer cette maladie au plus tard en 2015. La vaccination reste le seul moyen de lutte contre la poliomyélite. Le vaccin contre cette maladie est gratuit dans le Programme élargi de vaccination (Pev) appuyé par des journées nationales ponctuelles.

Mais à quoi peuvent servir ces actions face aux pesanteurs socio-culturelles et logistiques qui émaillent ces opérations ? Des obstacles connus de tous et auxquels l’Oms a commencé à proposer des pistes de sortie. « Il faudrait élaborer des micro-plans à tous les niveaux qui permettront de vacciner tous les enfants où qu’ils soient, à l’aide de cartes de vos localités, d’itinéraires bien tracés de vos descentes sur le terrain, d’identification des marchés, des champs, des gares routières, des zones d’accès difficile et d’équipes de mobilisateurs et vaccinateurs homogènes et compétentes », déclarait y a quelques jours à Yaoundé, Dr Faty Ndiaye, la représentante de l’Oms au Cameroun, qui a présidé un atelier sur la redynamisation de la vaccination.

Adrienne Engono Moussang- le blog de Adrienne

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