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Ouest-Cameroun: les drépanocytaires martyrisés

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credit photo ; drepanocytaire.net
credit photo ; drepanocytaire.net

En plus de la douleur de leur maladie, ils doivent subir le rejet de la société et l’abandon des pouvoirs publics.

 « Mon fils est né drépanocytaire. C’est à l’âge de sept ans qu’il commence à faire la maladie. Ses différentes crises vont pousser mon épouse à me quitter avec les autres enfants, m’accusant de vouloir les tuer mystiquement. Seul avec l’enfant malade, j’ai fait le tour de plusieurs hôpitaux, mais la seule chose que les médecins ont pu faire pour moi, c’est de me dire de bien donner à manger à l’enfant, parce que ses jours sont comptés. Malgré tout ce que j’ai pu faire, l’enfant est finalement décédé le 18 mai 2016, à l’âge de 11 ans ». Ce témoignage est de Charles Matapou, père d’un enfant drépanocytaire. Il l’a fait les yeux larmoyants, dimanche 19 juin2016, lors d’une cérémonie  organisée par l’association de lutte contre la drépanocytose dans la région de l’Ouest (Aldreo).

 Même sans le soutien des pouvoirs publics, cette association a saisi l’occasion de la célébration de la journée mondiale consacrée à cette maladie pour monter au créneau. Objectif, briser le mythe qui entoure cette maladie. « Enfant sorcier, enfant de l’eau, enfant prématuré, sont quelques qualificatifs que l’on attribue aux enfants drépanocytaires », constate Etienne Tabopda. D’après le président de l’Aldreo, il est urgent d’amener la population à comprendre que ces clichés sont erronés. « Les enfants drépanocytaires ne sont pas les enfants sorciers, de l’eau, prématurés… mais des enfants atteints d’une maladie génétique », défend-il.

Si par le passé, il était admis que ces enfants n’atteignent pas vingt ans de vie, cette conception est de nos jours, désuète, renseigne Etienne Tabopda qui s’attèle à démontrer que des enfants drépanocytaires peuvent vivre aussi longtemps que les autres, s’ils bénéficient d’un entretien et d’un suivi adéquats. Seulement cela nécessite un important investissement financier, prévient-il. Puis d’inviter la société et les pouvoirs publics « d’entourer les drépanocytaires de tous les soins et d’écouter les conseils les professionnels de la santé pour donner la chance de vivre aussi longtemps à ces enfants qui n’ont pas demandé à naitre ». Selon les statistiques de l’Aldreo, le taux de prévalence de la drépanocytose dans la région de l’Ouest, se situe entre  2 à 3%.

Vivien Tonfack

 

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