Atténuation, adaptation et résilience sont autant de piliers complémentaires de lutte contre les dérèglements du climat.
Le quatrième rapport de synthèse publié en 2007 par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), et intitulé «Changements climatiques 2007 : Rapport de synthèse », évoque dans ses conclusions que, pour faire face aux impacts des changements climatiques, deux types de mesures sont nécessaires : les mesures d’atténuation et d’adaptation. L’atténuation a pour objectif de limiter les changements climatiques notamment la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Ici, les stratégies visent à limiter la vitesse d’augmentation des taux de gaz à effet de serre dans l’air, en maîtrisant mieux des gaspillages énergétiques, en substituant des énergies nouvelles aux énergies fossiles et en stockant du carbone. Dans les faits, des programmes de développement durable doivent être mis en place. Pour les Etats, ce sont des stratégies nationales de développement durable, pour les collectivités, des agendas 21, et pour les entreprises, des programmes de responsabilité sociétale des entreprises.
L’adaptation désigne pour sa part les stratégies, initiatives et mesures individuelles ou collectives visant, par des mesures adaptées, à réduire la vulnérabilité des environnementaux et socio-économiques contre les effets réels ou attendus des changements climatiques. L’adaptation permet de faire face aux changements climatiques à moindre coût. Un exemple patent de mesure d’adaptation est le Plan Climat adopté en France après la canicule de 2003, qui peut être interprété à la fois comme une réaction à l’évènement de 2003, et comme une manière d’anticiper des évènements similaires dans le futur.
L’atténuation repose sur un principe simple : la nécessité de diminuer les émissions de gaz à effet de serre et de stimuler leur stockage dans des réservoirs naturels comme les forêts. Depuis l’adoption du Cadre d’action de Hyōgo au Japon (2005-2015), la résilience est présentée comme une dimension incontournable des trajectoires de développement durable. Elle est à l’ordre du jour de la plupart des discours onusiens sur la réduction des risques de catastrophes (RRC). A tel point que le Cadre d’action de Sendai 2015-2030 pour la RRC tend à l’ériger en nouvelle injonction politique normative des organisations internationales et des Etats.
La résilience est prise en compte par la plupart des Etats dans leurs politiques intérieures (sécurité civile, gestion des risques, etc.) ou de coopération internationale (aide au développement ou aide humanitaire d’urgence, lutte contre le changement climatique, etc.). De façon concrète, la résilience consiste non pas tant à « lutter contre », mais à « vivre avec » les risques environnementaux. Le rapport rédigé en 2012 par le High-level Panel on Global Sustainability pour l’Assemblée Générale des Nations unies (UNGA) dans le cadre de la préparation du sommet de Rio+20, érige pratiquement la résilience en une valeur universelle. « À la surface de la planète, l’objectif de résilience est universellement adopté comme l’idéal aux niveaux individuel, organisationnel et communautaire », souligne le rapport en page 17.
Eric vincent Fomo