Au cœur du célèbre jardin botanique royal de Kew, à Londres, se trouve une collection précieuse et fascinante : l’herbier de Kew. Comptant plus de sept millions de spécimens, cette collection est l’une des plus importantes au monde et constitue une ressource inégalée pour la recherche scientifique.

L’herbier est un véritable trésor botanique. Chaque spécimen est soigneusement séché, stocké et catalogué, puis classé selon sa famille, son genre et son espèce. Grâce à cette organisation rigoureuse, les chercheurs ont à leur disposition une base de données exhaustive sur laquelle ils peuvent s’appuyer pour mener leurs études.
Chaque spécimen de l’herbier de Kew renferme un trésor d’informations. En examinant ces plantes séchées, les scientifiques peuvent en apprendre davantage sur leur apparence, leur répartition géographique, leur niche environnementale, ainsi que sur les espèces en voie de disparition. De plus, ils peuvent étudier les variations morphologiques et chimiques des plantes, ainsi que les périodes de floraison et de production de graines.
Mais ce n’est pas tout. L’herbier de Kew offre également la possibilité d’extraire l’ADN des spécimens, permettant ainsi aux scientifiques d’explorer les relations et les processus d’évolution. Cette capacité à analyser l’ADN des plantes constitue une avancée majeure dans le domaine de la botanique et ouvre de nouvelles perspectives pour la recherche scientifique.
La collection de l’herbier de Kew ne cesse de s’enrichir. Chaque année, environ 20 000 spécimens sont ajoutés, dont un quart est collecté par le personnel de Kew en collaboration avec des partenaires du monde entier. Les autres spécimens proviennent d’autres herbiers du monde entier, témoignant ainsi de la collaboration internationale dans le domaine de la botanique.
Les spécimens individuels, ainsi que les parties de plantes, sont préservés et entretenus minutieusement au fil du temps, afin qu’ils puissent être utilisés par les générations actuelles et futures. Ces plantes constituent une source inestimable pour l’identification des espèces, l’étude de la biodiversité, ainsi que pour la conservation, l’écologie et le développement durable.
L’herbier de Kew contient principalement des spécimens de plantes vasculaires, telles que des fougères, des lycopodes, des gymnospermes (dont les conifères et les cycades) et des plantes à fleurs. Ce dernier groupe est particulièrement représentatif de la diversité mondiale des plantes vasculaires, car il compte environ 95 % des genres de plantes vasculaires répertoriés. De plus, la collection comprend pas moins de 330 000 spécimens types, qui servent de référence pour l’identification correcte des plantes.
Il convient de noter que les spécimens de plantes non vasculaires, tels que les mousses et les hépatiques, ont été transférés au Natural History Museum suite à un accord conclu en 1961.
L’herbier de Kew est donc bien plus qu’une simple collection de plantes séchées. C’est une mine d’informations précieuses sur la flore mondiale, une ressource essentielle pour la recherche scientifique et un symbole de l’importance de la préservation de la biodiversité végétale. Grâce à cette collection exceptionnelle, les chercheurs peuvent continuer à explorer et à comprendre les merveilles du règne végétal, pour le plus grand bénéfice de l’humanité.