Dans les campagnes camerounaises, l’élevage du poulet villageois est une tradition ancestrale. Mais cette filière agricole à taille humaine était freinée par le manque d’accès aux poussins.Grâce au projet ProCISA de la coopération allemande, les éleveurs disposent désormais d’une solution locale et durable: les incubateurs fabriqués sur place.
À Bafoussam, Gilles Tchinda Tahboh est devenu un pionnier de cette innovation. Cet artisan a recyclé de vieux réfrigérateurs pour créer des couveuses électriques d’une capacité allant jusqu’à 700 œufs. « Cela a changé la donne, explique-t-il. Avant, je dépendais des autres pour faire éclore mes œufs. Désormais, je peux produire mes propres poussins quand je le souhaite. »
À Ngaoundéré, Aïssatou Garba exploite également un incubateur ProCISA de 400 œufs. Grâce aux économies sur l’électricité, cette fermière rentabilise son investissement dès la première année. « C’est une solution adaptée à nos moyens« , se félicite-t-elle.

Formé par ProCISA, Gilles Tchinda Tahboh est devenu un expert reconnu. Il a déjà vendu plus de 50 incubateurs à travers le pays, avec un taux d’éclosion qui dépasse désormais les 90%. « Cela redonne de la vigueur à toute une filière », souligne-t-il.
À l’avenir, l’artisan projette la construction d’une couveuse géante de 27 000 œufs. Son objectif: professionnaliser davantage l’élevage du poulet villageois et en faire une source de prospérité pour les communautés rurales du Cameroun.
Bill Epoupa