Lancé en 2016 par le groupe Total, le projet d’équipement de 5000 stations en panneaux photovoltaïques dans 57 pays connaît une accélération en Europe, notamment en France, mais piétine en Afrique subsaharienne où seul le Ghana sait déjà de quoi il est question.

Leader dans la distribution de produits pétroliers et de services associés au Cameroun avec environ 180 stations-service réparties sur toute l’étendue du territoire, le groupe français Total a lancé en 2016 un projet d’équipement de 5 000 stations de son réseau en panneaux photovoltaïques jusqu’en 2021. Le projet correspond à l’installation d’une puissance d’environ 200 mégawatts (MW), l’équivalent de l’électricité consommée par une ville de 200.000 habitants et représente un investissement d’environ 300 millions de dollars, soit à peu près 178 milliards Fcfa.

En Afrique, le géant français des hydrocarbures vise la solarisation de la moitié de ses stations. Entre 2016 et septembre 2019, 1000 sont effectivement passées au solaire dans le monde et la dernière en date a été inaugurée le 26 août dernier à Marrakech au Maroc.
C’est la 34eme du genre que le groupe équipait ainsi dans ce pays et, d’ici à 2021, il promet d’en équiper 90 nouvelles, grâce à sa filiale américaine SunPower. A terme, ce déploiement permettra à Total de réduire ses émissions de CO2 de plus de 50.000 tonnes par an. Jusque-là, l’on note que le projet connaît une accélération, notamment en Europe où 1500 stations de son parc vont être solarisées.
En France où se trouve sa maison-mère et 600 stations de son réseau vont passer au solaire dans le cadre de ce projet, l’on en est déjà à environ 150 équipées de panneaux photovoltaïques fonctionnels. Une fois de plus et comme si la problématique des changements climatiques se posait moins sur son territoire, le projet lambine en Afrique.Surtout subsaharienne. Dans cette partie du continent, seul le Ghana dispose déjà d’une station-service solarisée.
Le Cameroun et les autres pays du continuent d’attendre. Dans un contexte marqué par la rareté de l’énergie – le Cameroun accuse un déficit d’environ 100 MW par jour -, c’est l’inverse qui devrait être fait non seulement par le groupe Total, mais aussi par toutes les autres multinationales énergivores en activité dans le pays, afin de libérer un peu plus d’électricité au profit des ménages et des entreprises, et des Pme/Tpe, les moins fortes et qui ne disposent pas de suffisamment de moyens financiers pour investir dans les énergies renouvelables ou tout simplement être autonomes en la matière.
En Afrique du Sud où le déficit énergétique n’a cessé de se creuser, ces dernières années, le groupe Total a vite fait construire via sa filiale SunPower, trois centrales solaires d’une puissance cumulée de 119 MW entre 2012 et 2017.