En 2009, le Peuple Gabonais m’a élu sur un programme dans lequel le développement durable était la charnière centrale. J’ai participé la Conférence sur le Changement Climatique de Copenhague et me suis engagé à poursuivre une voie de développement à faible émission de carbone au Gabon.
En 2010, j’ai accepté d’appliquer le Traité de Nagoya que le Gabon fut le premier pays à ratifier formellement quelques mois plus tard. Plus récemment, j’ai créé le Ministère de l’Economie et du Développement durable, de même que le Conseil interministériel sur le Climat, que je préside personnellement, de manière à renforcer la cohérence de nos politiques et à améliorer notre structure de gouvernance.
En plus, nous avons classé 21% de notre territoire en aires protégées.En conséquence, la couverture forestière au Gabon est restée stable à 88%, et notre taux de déforestation est inférieur à 0.1%. Les émissions de dioxyde de carbone émanant de la déforestation et de la dégradation forestière entre 2001 et 2010 étaient de 450 millions de tonnes de moins que durant la période de référence 1990 – 2000, soit une indication minimale de la valeur que nos efforts représentent pour l’environnement mondial..
Nous avons achevé l’élaboration de notre Plan Climat juste avant la COP 17 à Durban et nous travaillons à présent sur un plan national consolidé d’affection des terres qui sera ancrée dans une nouvelle loi. Un nouveau Code pour le Développement durable, qui traduira nos ambitions et politiques en action, est actuellement en discussion au Parlement.
La nouvelle législation porte sur les moyens de mise en œuvre. Elle prévoit la création d’un registre national des Crédits du Développement durable, en créant un mécanisme pour compenser tous les impacts négatifs des projets de développement. En outre, elle intégrera le capital naturel dans notre système national de comptabilité, en conformité avec la récente déclaration du Sommet de Gaborone sur le Développement durable…
Notre objectif global est d’impulser une croissance à faible émission de carbone par le biais d’investissements tenant compte de la responsabilité environnementale, tout en créant des infrastructures et des emplois, ce qui devrait nous aider à instaurer un nouveau modèle de développement qui intègre le bien-être humain, l’équité sociale, la croissance durable et la conservation environnementale…
Le développement durable exige que nous établissions des moyens effectifs de mesure du progrès et des résultats. Pour ce faire, nous devrons comptabiliser le capital social et naturel en sus des indicateurs de développement économiques classiques…
Nous devons agir de manière solidaire et trouver des ressources additionnelles pour nous attaquer aux défis actuels et futurs.
Les engagements du passé doivent être tenus mais nous devons aussi examiner les moyens d’accroître les ressources grâce à des mécanismes de financement innovateurs.
L’Afrique est sur le chemin d’une renaissance longtemps attendue. Les défis auxquels nous faisons face aujourd’hui nourrissent le sentiment profond d’une action urgente et décisive. Et nous ne devons pas laisser compromettre nos efforts des 20 dernières années par des crises environnementales et par l’instabilité économique et financière. Nos populations, notre jeunesse, tous lèvent les yeux vers nous pour voir les résultats d’un engagement renouvelé et notre résolution à agir…
Ali Bongo Ondimba
Président de la République du Gabon