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Une convention pour lutter contre la toxicité du mercure

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2012_Tanzania_mercury 140 états ont adopté le samedi 19 janvier 2013 ,après des discussions houleuses,  la Convention sur le Mercure . Cette convention  a pour objectif  de réduire les émissions de mercure sur toute la planète.  Cet accord appelé la « Convention de Minamata », du nom de l’une des pires catastrophes de l’histoire, liées à l’empoisonnement par le mercure, qui s’est déroulée au Japon il y a près d’un demi-siècle,ouvert à la signature en octobre 2013, n’entrera en vigueur qu’après sa ratification par 50 États, ce qui signifie au minimum 4 années .La convention  oblige tous les pays  à élaborer des stratégies visant à éliminer  toutes les formes perverses  de l’utilisation du mercure, à promouvoir des méthodes d’extraction minière sans mercure, à protéger les enfants et les femmes en âge d’avoir des enfants, et à faire en sorte d’améliorer la santé des mineurs.

Si cette convention met en évidence, une certaine volonté d’enrayer l’utilisation abusive de cette molécule hautement nocive pour l’homme, il reste que les industries ont pesé de tout leurs poids pour soustraire de ce traité  des mesures contraignantes pour la décontamination des sites pollués et indemnisation des victimes.Une situation qui a amené l’association des victimes de Minamata à refuser de voir la convention porter ce nom.

Le traité prévoit néanmoins  l’interdiction pour 2020, de produits contenant du mercure : batteries, thermomètres et tensio-mètres, certains types de lampes fluorescentes (lampe dite basse consommation), des cosmétiques. L’usage des amalgames dentaires au mercure devra être réduit autant que possible.

Pour jouer considérablement son rôle, la Convention sur le Mercure prévoit  également la mise en place dans 5 ans de mesures de contrôle pour des industries émettrices de mercure dans la nature.

Cet accord est adopté au moment où une étude du Programme des Nations unies pour l’environnement(PNUE) intitulé « l’évaluation mondiale du mercure 2013 » affirme que les populations africaines, asiatiques sud-américaines sont plus les  exposées  au mercure. Cette étude démontre que l’augmentation de l’exposition au mercure représente une menace directe pour la santé de 10 à 15 millions de personnes qui pratiquent directement l’orpaillage, principalement en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud. On estime à 3 millions le nombre de femmes et d’enfants qui travaillent dans ce secteur.

Plus grave encore pour ce secteur ,  selon Prévoteau Jean-Marie, spécialiste de la pollution au mercure, « c’est que toutes les exploitations aurifères se trouvent en amont des villages africains et asiatiques. En outre, en l’absence de bassin dit de décantation, les criques et fleuves sont saturés par les rejets de boue. Les matières minérales en suspension colorent d’une teinte jaunâtre caractéristique l’eau en aval.En temps normal ces matières minérales, des argiles, qui arrivent dans les cours d’eau par le ruissellement des pluies sont de l’ordre de 20-30 mg par litre. Sans bassin de décantation elles passent à 140 000 mg par litre.Le milieu aquatique se retrouve complètement asphyxié.Les poissons ont les branchies colmatées, et un goût impropre à la consommation« .

Selon l’AFP, plusieurs  organisations de défense de l’environnement ont manifesté leur déception  par la faiblesse des mesures prévues à l’encontre des deux principales sources de contamination par le mercure : les petites mines d’or et les centrales électriques au charbon.

Il faut rappeler que le  méthylmercure qui est du mercure évaporé  reste des millions d’années dans la nature. L’urgence est donc signalée.

Cedric Pokam

 

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