L’article fait le tour de la toile : « les chercheurs ont testé 29 échantillons de batteries de cuisine en aluminium fait au Cameroun, et ont trouvé que presque tous avaient une teneur en plomb considérable. Cette batterie de cuisine très répandue en Afrique et en Asie et est fabriqué à partir de la ferraille recyclée y compris d’automobile et des pièces d’ordinateurs, canettes et autres débris industrielles. L’exposition au plomb chez les enfants est liée à des lésions cérébrales, un retard mental, le rendement scolaire inférieur, et une série d’autres effets sur la santé. Globalement, le plomb représente plus de 674000 décès par an »
Il apparait donc, selon les chercheurs américains, que la teneur en plomb de l’aluminium utilisé pour fabriquer des casseroles est supérieure à la norme autorisée. Or tout le monde sait que le plomb est un poison qui a tué des civilisations antiques dont Rome. Cette étude publié aux Etats-Unis en association avec une Ong camerounaise, comprenait 29 échantillons tests de batteries de cuisine en aluminium fait au Cameroun et qu’on appelle familièrement « macocottes ».
Ces ustensiles, généralement fabriqués par les ressortissants d’Afrique de l’Ouest, font partie des cuisines camerounaises depuis plus d’un demi-siècle. On y apprend que même un niveau faible d’exposition au plomb peur entrainer des perturbations au niveau du QI et des déficits neurologiques ; elle peut aussi contribuer à la survenue des maladies cardiovasculaires, précise l’étude pour le moins alarmante lorsqu’ ‘on sait la recrudescence au Cameroun ces dernières années, des AVC par exemple.
A voir comment le Cameroun peine à devenir un pays émergent malgré ses grandes potentialités humaines et énergétiques, faut-il penser que l’intelligence collective a pris un sérieux coup avec la consommation du « ndolé » et du « Kpwen » cuisinés dans les « macocottes » ? L’étude ne le dit pas expressément, mais les chercheurs soulignent que l’exposition au plomb induit l’utilisation dans la cuisson de ces casseroles faites à base d’objet de récupération. Ceci peut provoquer chez l’enfant des lésions cérébrales, un retard mental, le rendement scolaire inférieur etc.. Il est vrai que le niveau scolaire baisse dangereusement. Les pouvoirs publics en sont à descendre au niveau du plancher pour récupérer des admis aux examens avec des moyennes inférieures ou égales à un « 8fort » !
N’empêche, au Cameroun c’est du « tout à l’égout ». Plomb ou pas plomb, la misère ambiante n’autorise pas de faire la fine bouche. Et les macocottes sont réputées offrir les meilleures performances culinaires. Ce qui vaut bien un peu de plomb dans l’aile ou une cuisson de poulet ou d’une patte de bœuf moelleuse à souhait… Des enquêtes menées récemment sur l’exposition au plomb en Afrique et en Asie ont suggéré que les niveaux de plomb dans le sang sont restés obstinément élevée malgré l’interdiction de l’utilisation de plomb dans le carburant. Ce qui serait un facteur contribuant à l’épidémie de saturnisme. Le saturnisme comme chacun le sait est une intoxication aigué ou chronique, par le plomb ou ses vapeurs, qui pénètrent dans l’organisme par voie digestive ou respiratoire « sa toxicité est essentiellement hématologique, neurologique et rénale », affirment les chercheurs.
Que faire alors pour vivre dans un environnement camerounais plombé de la tête aux pieds ? Surtout la tête ? Des casseroles qui dégagent du plomb aux poissons bourrées de mercure, mangeons nous pour vivre et mourir à..Petit feu ? Les chercheurs affirment que la contamination au mercure dans les poissons est toxique pour le système nerveux. Le mercure se fixe aux protéines et peut causer des perturbations hormonales et des troubles chez le fœtus.
Je vois d’ici l’affaire : mettons une tête de « machoiron » dan un bouillon marinés aux légumes verts. Qui peut résister à la dégustation de ce plat dominical sous prétexte qu’il est peut- être contaminé au mercure ? Qui se ferait prier le soir d’une rare victoire des lions indomptables, face à un sole braisée fleurant bon le piment ? Les chercheurs nous disent d’éviter les gros poissons ; le saumon de l’Atlantique (élevage) et le thon rouge entre autres. Pas de danger de ce côté. Tout le monde ou presque se nourrit au « Bifaga », aux sardines et au maquereau national.
Il reste que si on échappe aux macocottes plombées et aux poissons gorgés de mercure, la contamination de l’eau déjà rare en temps normal est sujette à caution. Les maladies hydriques sont très courantes et encombrent les statistiques de la santé publique au Cameroun. Elles sont liées à l’eau de boissons contaminée par les déchets humains, animaux ou chimiques. « Il s’agit des infections gastro-intestinales dues à des bactéries, parasites ou virus ». Parmi les maladies les plus connues figurent le choléra, la typhoïde, la polio, la méningite.
Or, faute d’accès à l’eau potable, les populations boivent de tout : puits, eaux souterraines, lacs, rivières, fleuves et eux sortant des usines d’épuration et gorgée des résidus de cosmétique et de médicaments, des rejets d’usines ainsi que des pesticides…si,si,si. Pour remédier à cette à l’eau potable, les puits traditionnels qui ne sont exempts d’impropriété et les forages fleurissent pour la captation de l’eau potable à…80 mètres seulement là où il faudrait 300 mètres de profondeur, ce qui expose à une contamination des latrines et autres sédiments impropres à la consommation de l’eau.
Toutes ces informations pourraient semer l’inquiétude surtout que l’on commence tout juste à effleurer les effets liés aux nombreuses substances chimiques qui nous entourent. Mais l’asthme, les cancers, les cas de leucémie et les tumeurs au cerveau ont doublé, parfois même triplé depuis les 20 dernières années. Alors est-il possible d’échapper aux polluants qui nous entourent ? Il est donc important d’adopter les réflexes appliqués au quotidien, par exemple en préférant les ustensiles de cuisson en inox, fonte, terre cuite, porcelaine, verre et en prenant des précautions dans l’utilisation du papier aluminium »qui ne devrait jamais être en contact direct avec les aliments »
Edouard Kingue