Le projet de barrage hydro-électrique de Mekin est estimé à 25 milliards de francs. Il est financé à hauteur de 85 %par l’Exim Bank of China et 25% par l’état du Cameroun. Prévu pour une durée de 36 mois, l’on se demande encore si les délais seront respectés ? Pour en savoir plus sur l’état d’avancement des travaux, Fréderic Biya Motto Directeur Général d’Hydro-Mekin, maitre d’ouvrage du projet cherche à rassurer.
Quel est à ce jour l’évaluation que vous faites de l’état d’avancement des travaux de la construction du barrage hydro-électrique de Mekin ?
Le projet dans sa constitution, a plusieurs composantes. On ne peut l’évaluer que sous ce prisme-là. D’abord la voie d’accès. Celle –ci est entièrement ouverte sur les 13 km de sa longueur. A ce jour, tous les ouvrages d’art sont exécutés. En plus le bitume est entrain d’être posé. Il couvre aujourd’hui une distance de 9 km, dans cette phase provisoire qui prévoit qu’à la fin des travaux, le constructeur chinois va asphalter cette voie d’accès de façon définitive.
En ce qui concerne le barrage proprement dit, on relève que la digue principale est déjà construite. Elle a été compactée à plus de 90%, restent les revêtements amont et aval. Les travaux de la digue secondaire vont commencer bientôt, lorsque le pont sera construit de façon à permettre que l’on puisse travailler sur la rive gauche du fleuve Dja. Parlant enfin de la centrale proprement dite, elle est à une hauteur de 600,7 mètres par rapport au niveau de la mer. Les fondations sont terminées et l’on procède déjà aux installations préalables pour les turbines et générateurs. Il faut dire qu’à ce niveau les travaux vont aller vite.
Nous ne pouvons pas oublier la ligne d’évacuation de l’énergie produite sur le poste interconnecté sud à Ndjom-Yekombo, situé à 33 km du barrage. La voie est dégagée sur sa largeur réglementaire de 50m. Sur les 140 pylônes à installer, nous venons d’achever le socle de plus d’une centaine de pylônes qui ont déjà leurs fondations. A ce niveau également les travaux vont connaître une accélération remarquable.
En ce qui concerne le volet équipements, une mission a été en chine inspecter lesdits équipements avant leur acheminement au Cameroun. Cette mission constituée d’experts d’hydro-Mekin et de la mission de contrôle, a fait des tests en Chine. Et ceux-ci se sont révélés concluants. Ces équipements sont attendus sur le site dans les prochaines semaines. Les travaux avancent donc sereinement.
La mise en œuvre d’un tel projet ne va pas sans heurts. Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confronté ?
Je peux citer la collaboration entre l’entrepreneur, la mission de contrôle et nous. C’est n’est pas toujours une chose évidente, car les chinois se basent sur le fait qu’ils ont signé un contrat clés-en-main et pensent, de ce fait, qu’il n’est pas de bon aloi qu’une autre structure vienne travailler avec eux, avec objectif de veiller à la conformité de la norme. Il s’agit d’un problème de culture et nous devons gérer cet aléa, car hydro-Mekin ne peut en aucun cas lésiné sur les normes de qualité. Nous veillons donc et exhortons les deux parties à travailler en synergies. L’objectif étant de construire un barrage de qualité.
L’autre difficulté est liée aux conditions de travail des ouvriers nationaux. Nous faisons appel aux services des ministres chargés des questions du travail et de l’emploi. Nous voulons toujours faire comprendre à nos partenaires l’importance qu’il ya à respecter le Code de Travail. Le mode de travail de nos partenaires n’est pas toujours conforme aux exigences de notre réglementation. Ce qui crée des conflits que nous devons arbitrer avec l’appui des autorités administratives de la région du Sud.
A quand le premier KW/h pour renforcer le réseau interconnecté Sud ?
Le chronogramme est là, nous nous attelons à le faire respecter par l’entreprise chinoise. Nous travaillons pour qu’en décembre 2014, le premier KW/h soit produit. En réalité, l’année 2015 est mieux indiquée pour la production de l’énergie électrique au terme d’une période d’essai bien déterminée.
Propos recueillis par Aimé- Francis Amougou