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Fer de Mbalam-compensation environnementale : le Cameroun dupé par les australiens

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31Dans son étude d’impact environnemental publié en 2010, CamIron ; filiale camerounaise de l’Australien Sundance annonçait : « le projet de Mbalam produira environ17 millions de tonnes de co2 sur la durée du projet. Le projet ne sera pas neutre en carbone, mais la proposition de protéger l ‘Unité Forestière d’aménagement (UFA) 10-034 avec 164000 hectares de forêt intacte protège un puits de carbone de plus de 200 millions de tonnes de Co2 ».

Quatre ans après, un expert occidental contacté par le CED, RELUFA et la Coalition Publiez ce que Vous payez, James Acworth en l’occurrence, analyse la compensation environnementale et estime qu’elle est minimisée. Il indique que l’étude de CamIron n’avait pas intégré la nécessité de la construction d’un nouveau barrage hydroélectrique dans la deuxième phase de son projet.

James Acworth bat critique vertement l’idée de CamIron selon laquelle l’exploitation de l’Ufa 10-034 mettrait en danger tout sauf une très petite proportion du stock de 200 millions de tonnes de Co2 estimées dans la zone de concession. Il la juge erronée dans la mesure où l’exploitation de l’Ufa est faite de manière sélective.

« La perception selon laquelle les émissions provenant du traitement du Minerai du Cameroun ne sont pas aussi mauvaises que celles résultant du traitement du minerai chinois et font par conséquent partie d’une « potentielle » défie la logique d’une façon extraordinaire, mais utilisée pour justifier pourquoi il n’est pas nécessaire de compenser davantage les émissions qu’il n’est possible par le bail de l’Ufa 10-034. Nous suggérons, pour éviter le ridicule, que Sundance écarte cet argument illogique de toute analyse ou autre communication » poursuit James Acworth.

L’autre grande réserve émise par l’expert à la proposition de compensation environnementale de Sundance concerne le volume des ressources financières à affecter durant les 25 ans que va durer le projet. Elle devra s’élever annuellement à 400 millions 200 FCFA par hectare au cours de la phase de construction.

Au cours de la phase consacrée à la production, la compensation sera de 3000Fcfa environ par hectare. Une enveloppe de 12 milliards FCFA va donc être reversée à l’Etat du Cameroun pour les 164000 hectares pendant les 25 ans que va durer le projet.

Cette somme, explique James Acworth, demeure largement en deçà des 46,5 milliards FCFA de recettes qui seraient entrées dans les caisses de l’Etat si les unités forestières protégées étaient ouvertes à l’exploitation. Le Cameroun a donc, à en croire cet expert, été dupé par la partie australienne, tant il est vrai que le prix moyen est de 400 Fcfa environ par tonne de Co2, contrairement à l’Australie où il s’élève à 23 dollars, soit 11 500 CFA. Les pertes à ce niveau se situent donc à environ 235,5 milliards de FCFA.

Jean De Dieu Bidias-Mutations-

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