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Ebola au Cameroun : la viande de brousse toujours très consommée

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ebolaMalgré l’interdiction de chasse en cours depuis le 1er août 2014, cette viande figure toujours en bonne place des menus.Il est près de 12 h. Martine T. et ses collègues sont à la pause. Comme à l’accoutumé, les jeunes dames se dirigent vers leur restaurant favoris. Sans hésiter, le trio porte son choix sur le bouillon de biche, le plat phare de la journée. Comme elles, les autres clients décident de déguster le fameux gibier. Ici, comme dans d’autres lieux de restauration, la viande de brousse constitue le plat le plus prisé.

Pas besoin d’aller en forêt pour acquérir des bêtes. Les collecteurs se chargent de les acheminer jusqu’aux marchés et autres restaurants. Le marché Nkolndongo à Yaoundé est l’un des points d’écoulement de ces produits de la forêt. Dès son arrivée, le client est interpellé par des revendeurs qui proposent entre autres, tortue, pangolin, biche, antilope, vipère, singe boucané. L’activité rapporte gros, surtout en cette saison de vacance. Il faut débourser à partir de 10 000 F pour se procurer la viande de brousse. Acheteurs et commerçants sont beaucoup plus préoccupés par leurs intérêts lucratifs et alimentaires. Pourtant, c’est la période de reproduction chez les animaux et depuis le 1er août, la chasse en zone dite de savane est interdite.

« De quelle interdiction parlez-vous ? », lance le ton méfiant Maurice V., un commerçant. L’homme explique tirer l’essentiel de son revenu du commerce des animaux de la forêt. Par jour, il peut vendre environ sept gibiers. L’idée de la suspension même temporaire de l’activité lui ôte le sourire. « S’il est vrai que la chasse est interdite, je serais alors réduit au chômage et j’aurais de la peine à nourrir ma famille », lâche t-il, l’air soucieux. A côté de lui, Jeannette T. vaque elle aussi normalement à son activité. Pour elle, interdiction ou pas, hors de question d’arrêter de vendre la viande de brousse : « il existe toujours un moyen de contournement. Avec de l’argent, je peux traverser les barrages et les contrôles anti braconnage », explique t-elle.

Le motif qui sous-tend la mesure des responsables des Eaux et Forêts ne constitue pas non plus une inquiétude. « Les animaux ne vont pas disparaître du jour au lendemain de la forêt. Si nous arrêtons de vendre nous allons perdre nos clients », déclare Maurice V.

Michèle FOGANGCameroon-Tribune

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