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Dr Mauriceau foddjo: «le virus mortel de l’hépatite B se transmet aussi par un baiser »

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baiserHépato Gastro-entérologue,  Dr. Foddjo revient sur la pathologie des hépatites B et C. Il présente les causes, les symptômes, les coûts en termes de traitement et insiste sur la prévention qui est le seul moyen pouvant permettre l’éradication de cette maladie.

 Qu’est-ce que l’hépatite ?

 C’est une inflammation du foie. Et il existe plusieurs types à savoir : l’alcool peut détériorer le foie et on va parler de l’hépatite alcoolique. Les médicaments de la rue, tout comme certaines pilules peuvent causer une hépatite et on va appeler ça une hépatite médicamenteuse. Ce qu’il faut retenir, c’est que 90% des hépatites sont dues  aux virus. Les virus des hépatites n’ont cessé d’égrainer les lettres de l’alphabet à savoir A, B, C, D, E, G et T.  Mais ce qui nous intéresse, c’est  surtout l’hépatite B, D et C, parce que ce sont ces trois hépatites qui vont évoluer vers la chronicité, qui peuvent rester dans le corps et créer certaines complications.

 Quelles sont les causes des hépatites ?

 L’hépatite B, C et D sont causées par un virus. Il est important de savoir comment on contracte ce virus. Parlant de l’hépatite B , il est important de savoir qu’il y a ce qu’on appelle la transmission sur un mode vertical, de la mère à l’enfant, pendant l’accouchement ou pendant la période périnatale. C’est un mode de transmission très fréquent en Afrique. Environ 15 mille nouveaux nés  sont infectés par an ici au Cameroun  par le virus de l’hépatite B.

Le deuxième mode de transmission, c’est la transmission horizontale, la transmission sexuelle via les rapports non protégés par un sujet porteur de virus de l’hépatite B. La transmission par les objets de toilettes souillés de sang contaminé, comme des ciseaux, des lames de rasoirs, le matériel de pédicure, de manucure, la transmission par la scarification, par le tatouage, et la transmission par la transfusion sanguine existe, même si c’est de plus en plus rare. Il y a dans le nord Cameroun, des pratiques ancestrales telles que l’excision des femmes  et c’est ce qui explique le taux de prévalence élevé dans le nord et l’extrême nord.  Pour ce qui est de l’hépatite C, il est rarement transmissible de la mère à l’enfant, et par voie sexuelle. Pour revenir sur l’hépatite B, il y a également la transmission par voie salivaire. C’est-à-dire une personne infectée, contaminera facilement son partenaire au cours d’un baiser. En résumé, le virus de l’hépatite B se transmet comme le Vih, à la différence que celui du Vih ne se transmet pas par la salive. Il faut le dire que ce virus est très résistant. C’est ce qui explique, sa forte transmission par rapport à celui du Vih.

  Est-ce que vous pouvez nous parler des difficultés que rencontrent les malades ?

 Le malade chez qui la sérologie est déjà confirmée, son problème est d’ordre économique. Il faut le dire, l’hépatite est encore cher. Le bilan avant traitement n’est pas encore à la portée du Camerounais moyen. Il s’agit d’au moins 150 mille, parce qu’il faut faire des échographies et certains textes qu’on envoi en Europe et attendre les résultats pour savoir la quantité de virus présente dans le sang. Mais cela n’empêche pas que les Camerounais aillent se faire dépister. Il y a les campagnes de dépistage gratuit, il y a des campagnes à moindre coût. Pour ce qui est du traitement, il est tout aussi onéreux. Mais il existe aujourd’hui un vaccin contre les hépatites B, et pas encore pour l’hépatite C. Le traitement contre l’hépatite B consiste à calmer le virus, contrairement au traitement du virus de l’hépatite C qui permet d’éradiquer complètement le virus dans le sang. Parlant  de l’hépatite C qu’on peut guérir complètement, le traitement il y a huit ans en associant deux molécules, on pouvait dépenser 11 millions pour 48 semaines.

 

Propos recueillis par Lucienne Wouassi

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