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Comprendre l’économie verte en 10 questions.

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economie verteL’économie verte.  De quoi est –il question en fait. En s’appuyant sur le rapport de PNUE,-vers une économie verte.- nous avons ressortir en s’interrogeant, les grands lignes de cette économie.

Qu’est-ce que l’« économie verte » ?

L’économie verte est une économie qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources.Sous sa forme la plus simple, elle se caractérise par un faible taux d’émission de carbone, l’utilisation rationnelle des ressources et l’inclusion sociale. Dans ce type d’économie, la croissance des revenus et de l’emploi doit provenir d’investissements publics et privés qui réduisent les émissions de carbone et la pollution, renforcent l’utilisation rationnelle des ressources et l’efficacité énergétique et empêchent la perte de biodiversité et de services environnementaux. La voie du développement qu’ ‘elle suggère est qu’on devrait entretenir, améliorer et, si nécessaire, restaurer le capital naturel considéré comme un atout économique crucial et une source de bienfaits publics, surtout pour les populations pauvres dont les moyens d’existence et la sécurité dépendent de la nature.

L’économie verte va –t-elle remplacer le développement durable ?

Le concept d’économie verte ne remplace pas le développement durable, néanmoins il est de plus en plus largement reconnu que la réalisation du développement durable dépend presque entièrement d’une bonne approche économique.  Les décennies de création de nouvelles richesses avec le modèle de l’« économie brune » n’ont pas vraiment réussi à mettre fin à la marginalisation sociale et à l’épuisement des ressources et l’on est encore très loin d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement. Le développement durable demeure donc un but vital à long terme, mais pour l’atteindre un verdissement de l’économie est nécessaire.

 Est-ce que l’on peut parler d’une urgence de la transition vers l’économie verte ?

Beaucoup d’économistes pensent que OUI.  Parce qu‘au cours des 25 dernières années, l’économie mondiale a quadruplé et profité à des centaines de millions de personnes. Mais à l’inverse, 60 % des biens et des services environnementaux mondiaux majeurs dont dépendent les moyens d’existence se sont dégradés ou ont été utilisés sans souci de durabilité parce que la croissance économique des dernières décennies s’est fondée sur l’exploitation des ressources naturelles sans laisser aux stocks le temps de se reconstituer, au prix de la dégradation de l’environnement et de la perte généralisée d’écosystèmes. La plupart des stratégies de développement et de croissance économiques ont favorisé l’accumulation rapide de capital physique, financier et humain, au prix d’un épuisement et d’une dégradation excessifs du capital naturel, qui comprend notre dotation en ressources naturelles et en écosystèmes. Ce schéma de développement et de croissance qui épuise le stock de richesse naturelle mondiale, souvent de manière irréversible, nuit au bien-être des générations actuelles et placera les générations futures devant des risques et des défis considérables. Les multiples crises récentes en sont symptomatiques. La pénurie d’eau potable constitue déjà un problème planétaire et des prévisions suggèrent que l’écart entre la demande et l’offre renouvelable annuelles d’eau douce va se creuser d’ici 2030. Les perspectives d’amélioration de l’assainissement demeurent sombres pour plus de 2,6 milliards de personnes et 884 millions d’êtres humains n’ont toujours pas accès à de l’eau potable salubre.

A l’état actuel de la planète, toutes les nations peuvent-elles se permettre d’une transition vers l’économie verte à la même vitesse ?

La transition vers une économie verte variera considérablement selon les nations car elle dépend des spécificités du capital naturel et humain de chaque pays et de son niveau de développement. Certains ont atteint des niveaux élevés de développement humain mais souvent aux dépens de leur base de ressources naturelles et de la qualité de leur environnement et au prix d’un niveau élevé d’émissions de gaz à effet de serre. Leur défi est de réduire l’empreinte écologique par habitant en maintenant la qualité de vie. D’autres conservent une empreinte écologique par habitant relativement faible mais ont besoin d’améliorer les niveaux de service et le bien-être matériel de leurs citoyens. Leur défi est d’y parvenir sans augmenter trop fortement leur empreinte écologique.

Comment peut –on mesurer la transition de l’économie mondiale vers une économie verte aujourd’hui ?

Les indicateurs économiques conventionnels tels que le PIB donnent une image déformée de la performance économique, en particulier parce qu’ils ne rendent pas compte de la mesure dans laquelle les activités de production et de consommation amputent le capital naturel. Sur la base de plusieurs études, on a estimé que la demande de financement annuelle destinée au verdissement de l’économie mondiale se situait aux alentours de 1,05 à 2,59 billions de dollars soit moins d’un dixième du total de l’investissement mondial annuel (mesuré par la Formation brute de capitale mondiale). À partir d’un objectif annuel de réaffectation des investissements « bruns » aux investissements « verts » de 1,3 billions de dollars (soit 2 % du PIB total), le nouveau modèle macroéconomique suggère qu’investir dans une économie verte renforce la performance économique à long terme et peut augmenter la richesse mondiale totale.

Les populations attendent toujours plus d’une agriculture intensive pour pallier aux famines dans le monde. Les approches de l’économie verte pensent plutôt au verdissement de l’agriculture  moins productive apparemment. Comment va –t-elle donc nourrir plus de 9 milliards  de personnes d’ici 2050?

 L’analyse ressortie par l’économie verte au niveau des exploitations agricoles suggère que les pratiques d’agriculture verte peuvent considérablement augmenter les rendements, surtout pour celles de taille modeste. Selon les prévisions, des investissements dans l’agriculture verte de 100 à 300 milliards de dollars par an entre 2010 et 2050 auraient pour conséquences à long terme l’enrichissement des sols et une hausse des rendements mondiaux des principales cultures supérieure de 10 % à ce que permettent les stratégies d’investissement actuelles. Bien qu’insuffisante pour garantir un accès équitable à la nourriture aux populations affamées, une croissance de cet ordre de grandeur serait nécessaire pour nourrir une population toujours plus nombreuse. Parce qu’il est urgent de reconnaitre que les pratiques agricoles actuelles consomment plus de 70 % des ressources en eau douce de la planète et sont responsables de plus de 13 % des émissions de gaz à effet de serre. On peut également leur imputer de 3 à 5 millions de cas d’empoisonnement aux pesticides et plus de 40 000 décès par an. Ce qui n’augure pas des lendemains meilleurs.

Il faut rappeler que l’agriculture verte se caractérise par l’adoption par les exploitants industriels et les agriculteurs de subsistance de pratiques écologiques telles que l’usage rationnel de l’eau, le recours massif aux éléments fertilisants biologiques et naturels, des pratiques de labour optimales et la lutte intégrée contre les ennemis des cultures.

Peut-on se permettre de croire que l’économie verte est un paradigme réservé uniquement aux pays riches? Est-ce qu’elle ne vise pas uniquement d’empêcher les pays pauvres d’utiliser tous les moyens à disposition pour se développer ?

 NON. Une caractéristique essentielle de l’économie verte est sa volonté de proposer diverses options de développement économique et de lutte contre la pauvreté sans liquider ni éroder les ressources naturelles des pays. Il s’agit là d’une nécessité dans les pays à faible revenu où les biens et services environnementaux constituent une composante majeure des moyens d’existence des communautés rurales pauvres et où l’environnement et ses services les protègent en cas de catastrophes naturelles et de chocs économiques. On estime qu’il existe dans le monde 525 millions de petites exploitations dont 404 millions de moins de deux hectares. Le verdissement du secteur de l’agriculture à petite échelle par le biais de la promotion et de la diffusion de pratiques durables pourrait constituer l’approche la plus efficace afin de produire plus de nourriture pour les populations pauvres et affamées, réduire la pauvreté, piéger davantage de carbone et assurer l’accès aux marchés internationaux des produits écologiques, qui prennent une ampleur croissante.

Pour ce qui est justement de l’agriculture, qui reste la principale source de revenu de plusieurs habitants des pays en développement, des études réalisées en Afrique et en Asie rapportent que l’adoption de pratiques durables par les agriculteurs s’est traduite par des gains de productivité importants. L’étude de 286 projets portant sur les « bonnes pratiques » de 12,6 millions d’exploitations dans 57 pays en développement a révélé que l’adoption d’approches de protection des ressources (gestion intégrée des ennemis des cultures, gestion intégrée des nutriments, travail minimal du sol, agroforesterie, aquaculture, récolte de l’eau et intégration de l’élevage, par exemple) entraînait une augmentation moyenne des rendements de 79 % et améliorait l’offre de services environnementaux essentiels.

Plus que jamais les pays pauvres ont besoin d’eau salubre et douce pour sa population, son industrie. Comment l’économie verte entend s’y prendre pour gérer cette denrée qui devient de plus en plus rare ?

 L’accès à l’eau est un déterminant important pour l’économie verte. De nombreux pauvres dans le monde ne bénéficient pas d’approvisionnement en eau, une ressource pourtant indispensable à la vie. Plus de 884 millions de personnes n’ont pas accès à de l’eau potable salubre, 2,6 milliards est privé de services d’assainissement et 1,4 million d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année par manque d’accès à de l’eau salubre et de services d’assainissement adéquats. Quand l’eau est rare ou que des pans importants d’une population n’y ont pas accès et ne bénéficient pas de services d’assainissement adéquats, commencer par investir dans cette ressource constitue une condition préalable nécessaire au progrès et fait partie intégrante de la transition vers une économie verte. L’économie verte pense que la fourniture d’eau douce d’une qualité acceptable et en quantité suffisante constitue un service environnemental de base. Il est donc essentiel de gérer l’environnement et d’investir dans les écosystèmes pour assurer la sécurité hydrique des populations et de la nature en termes de quantité (pénurie, surabondance et risques de crues) et de qualité.  D’ailleurs, les projections indiquent que le maintien du statu quo actuel conduit à un écart important et non durable entre l’approvisionnement et les prélèvements d’eau à l’échelle mondiale que ne peuvent combler que des investissements dans les infrastructures et une réforme des politiques de l’eau, autrement dit le verdissement du secteur de l’eau. Dans les scénarios d’investissements verts de 100 à 300 milliards de dollars par an entre 2010 et 2050, l’efficacité accrue des secteurs agricole, industriel et municipal réduirait la demande en eau d’environ un cinquième par rapport aux estimations d’ici 2050, ce qui relâcherait la pression sur les nappes phréatiques et les eaux de surface à court et long terme.

Le secteur énergétique plombe le bien –être des populations dans les pays pauvres. La transition vers l’économie verte pourra-t-elle apporter une solution durable à cette situation ?

Le passage à une économie verte vise à augmenter l’accès aux services et aux infrastructures considéré comme un moyen de lutte contre la pauvreté et d’amélioration de la qualité de vie en général. S’attaquer à la pauvreté énergétique constitue un volet très important de cette transition. Cela passe par la fourniture d’énergie aux 1,6 milliards de personnes actuellement privées d’électricité. Ainsi, en Afrique, les 110 millions de ménages au revenu le plus bas dépensent plus de 4 milliards de dollars par an en kérosène pour l’éclairage, un produit coûteux, inefficace et dangereux pour la sécurité et la santé. Non durable, le système énergétique actuel est également très inéquitable puisque 2,7 milliards de personnes demeurent dépendantes de la biomasse traditionnelle pour la cuisson des aliments. Par ailleurs, dans les pays en développement la pollution de l’air intérieur due à l’utilisation de biomasse traditionnelle et de charbon pourrait être responsable de plus de 1,5 million de décès prématurés par an d’ici 2030, dont la moitié d’enfants de moins de cinq ans et la moitié de femmes. L’économie verte penche  alors vers les solutions rentables ; la biomasse propre et l’énergie solaire photovoltaïque hors réseau en raison de leur faible coût d’exploitation et de leurs possibilités de déploiement flexible à petite échelle.

Quels sont les préalables pour une bonne transition vers l’économie verte ?

 La transition vers une économie verte requiert de réunir des conditions favorables spécifiques qui relèvent du domaine des réglementations, des politiques, des subventions et des mesures incitatives nationales, du marché international, de l’infrastructure juridique et du marché international, et des accords de commerce et d’aide. Tout un programme.

Rédaction AJAFE

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