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Communiqué n° 4 :L’emballage plastique non biodégradable dans la tourmente

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Le 24 octobre 2012, le ministre de l’Environnement, de la plastiqueProtection de la Nature et du Développement Durable et celui du Commerce ont signé l’Arrêté conjoint N° 004/Minepded/Mincommerce portant réglementation de la fabrication, de l’importation et de la commercialisation des emballages non biodégradables.

 Cet arrêté, qui en son article 7alinéa1 a la particularité d’interdire « la fabrication, l’importation, la détention et la commercialisation ou la distribution à titre gratuit des emballages plastiques non biodégradables à basse densité inférieure ou égale à 60 microns d’épaisseur (1 micron vaut 1/1000 mm) ainsi que les granulés servant à leur fabrication »,  de même que l’obtention d’un permis environnemental pour « la production, l’importation, la détention, la commercialisation des emballages plastiques non biodégradables de  60 microns et de granulées  servant à leur fabrication » (article 7alinéa 2) , accordait en son Article 12 (1), un délai de 18 mois aux fabricants, importateurs ou distributeurs desdits emballages pour se conformer à ses dispositions.

 Pour informer et sensibiliser toutes les parties visées par cette mesure, une campagne d’explication, certes mitigée, avait été menée par les ministres signataires dudit arrêté dont l’application doit intervenir au mois d’avril 2014.

 Le 31 octobre 2013, soit à cinq mois de cette date butoir, quelques intervenants dans la filière des emballages proscrits, réunis à Yaoundé à l’initiative de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (Acdic) et de Friedrich Eberg Stifung s’indignent contre ledit arrêté et « revendiquent le report du délai d’application, et surtout sa révision en présence des vrais opérateurs économiques, fabricants et importateurs d’emballages plastiques ».

 Plus, « ces vrais opérateurs » comme Dovv,Novita exigent la création des entreprises écologiques et le renforcement des capacités de celles existantes.

L’Association des Journalistes Africains pour l’Environnement (AJAFE) constate :

1- Il a fallu treize mois à ces entreprises pour lire l’arrêté querellé et comprendre que toutes les conditions n’étaient pas réunies pour son heureuse application.

 2- La mauvaise foi des opérateurs de la filière qui prétendent qu’il n’y a eu aucune sensibilisation, alors qu’un ramdam médiatique avait accompagné quelques descentes sur le terrain des membres du gouvernement concernés pour des explications y afférentes.

 3- La malhonnêteté des opérateurs qui produisent ou importent pour leur seul profit, du poison pour l’environnement et la biodiversité et rejettent la faute sur le gouvernement.

 L’AJAFE relève que depuis plus de 20 ans, les associations de la société civile sont  permanemment sur le front de la sensibilisation et de la lutte contre les emballages plastiques non biodégradables au Cameroun, et que c’est d’une véritable traitrise dont il s’agit lorsqu’au moment où les pouvoirs publics essayent enfin de s’attaquer à ce problème d’emballages plastiques, certains individus, pour des intérêts égoïstes, tentent d’étouffer le processus.

 Au vu de ce qui précède, l’AJAFE dénonce cette démarche de tire-au-flanc qui participe à décourager les initiatives  courageuses de la société civile pour mettre un frein à la production et à l’utilisation des emballages plastiques non biodégradables.

 Par conséquent, l’AJAFE :

1- recommande à tous les fabricants et importateurs d’emballages plastiques non biodégradables à prendre rapidement des dispositions pour se conformer à la nouvelle réglementation en vigueur de leur activité. Mais aussi, leur demande de se rapprocher des entreprises écologiques spécialisées dans la récupération et le recyclage des déchets qui pullulent au Cameroun.

 2- Rappelle à ces « vrais opérateurs économiques de la filière » que cet arrêté est en réalité en leur faveur. Parce que celui-ci prévoit effectivement en son article 5 alinéa 2 une possibilité de partenariat entre les entreprises ayant obtenu l’autorisation de produire les déchets plastiques et les entreprises écologiques suffisamment nombreuses au Cameroun ayant l’expertise requise. Et en outre, tient à dire que l’exigence du permis environnemental va exclure de la filière les aventuriers.

 3- Exhorte donc le gouvernement à ne pas céder à de telles revendications, mais au contraire de mettre en place des dispositions nécessaires pour la stricte application de l’alinéa (2)  de l’Article 12 qui stipule que passé le délai de 18 mois, « les administrations compétentes procéderont au contrôle, à la saisie et à la destruction des emballages non biodégradables aux frais du promoteur ».

 4- Espère que le gouvernement, par l’application stricte de cet arrêté, parviendra à rattraper pour une fois dans sa politique prospective, le grand retard pris par rapport à d’autres pays africains à l’instar du Rwanda, le Gabon, le Tchad, l’Angola etc, dans la lutte contre la pollution par les emballages plastiques non biodégradables.

 

AJAFE

  1. H2OGabon dit

    Bonjour à tous,

    Nous avons rédigé différents articles sur notre blog sur la problématique des sacs biodégradables et compostables versus les sacs oxo (bio) dégradables qui se développent en Afrique.
    Nous venons de republier un texte à un candide au pays du plastique au Togo, client d’un fabricant d’adjuvants aux plastiques traditionnels.
    Il faut savoir que la pollution par les plastiques est un problème bien plus important en Afrique qu’en Europe, en raison de l’absence d’une gestion rationnelle et régulière des déchets.
    En Afrique, le passage des sacs plastiques aux sacs biodégradables et compostables (sans passer par la case oxo (bio) dégradable) est donc une nécessité absolue.
    La première étape se met en place dans la majeure partie des pays : celle de l’interdiction pure et simple des sacs plastiques en PE.
    Et les fabricants d’adjuvants Oxo sont bien entendu à l’affut pour proposer leur procédé miraculeux.
    http://h2ogabon.blogspot.fr/2013/06/droit-de-reponse-monsieur-donald-sodji.html

    h2ogabon@yahoo.fr
    http://www.h2ogabon.blogspot.com

    H2o Gabon est une ONG pour la protection de la Nature et de l’Environnement.
    Nous sommes présents au Gabon, Congo, Cameroun, Mauritanie.

  2. Elodia Nkodo dit

    Bonjour,C bien cet article.mon travail de recherche porte sur la pollution des déchets plastiques.
    Merci si vous pouvez m’aider.

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