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Communiqué AJAFE No 3: Recyclage et industries

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Le volume des déchets en tous genres, produit au Cameroun ou venant de l’extérieur ne cesse d’augmenter. Face aux conséquences désastreuses des déchets et autres détritus, une solution s’impose aux opérateurs économiques  camerounais : le recyclage des déchets.

Cette option présente le double avantage d’être écologique et économique. Au lieu de les éliminer entièrement en les brûlant, le tri et le recyclage des déchets permettent d’en transformer une bonne partie. Le drame ici est que l’on retrouve pêle-mêle dans les drains et les dépotoirs, les bouteilles en Pehd (polyéthylène haute densité), en Pet (polyéthylène trephtalate), en Pvc (polychlorure de vinyle). Ce qui suppose que le recyclage impose un effort surhumain, tant il est vrai qu’ils sont incompatibles, pour être recyclées ensemble. Par exemple, une bouteille en Pvc empêche le recyclage de 20.000 bouteilles en Pet.

L’Association des journalistes africains pour l’environnement (AJAFE) constate avec regret que les promoteurs des entreprises au Cameroun accordent un soin particulier aux richesses produites, mais ne se préoccupent guère des déchets générés par leurs activités.

Des grosses entreprises camerounaises qui se sont arrogées le label « entreprise citoyenne »« entreprise moderne », ne prennent pas en compte la dimension environnementale dans leurs activités. Elles se limitent à la promotion culturelle et à véhiculer des slogans creux pour justifier leur « citoyenneté ou leur modernité». Certaines, audacieuses, se campent à utiliser des médias pour expliquer à leurs clients, le faible impact de leur activité sur l’environnement. Mais au finish, la course à la recherche du profit démesuré reste la règle.

C’est ainsi que des millions de capsules de bière, des milliers de bouteilles et sachets d’eau vides en plastique, des carcasses de téléphones portables, des moniteurs d’ordinateurs, des pneumatiques, des bonbonnes, des déchets d’aluminium,… Lorsqu’ils ne sont pas mélangés aux ordures ménagères pour atterrir à la décharge, finissent dans des drains urbains qu’ils obstruent.

En effet, sur les 200 000 tonnes de déchets dont des plastiques et caoutchouc, de la ferraille et autres métaux, des verres et céramiques, du papier et des déchets liquides que produit la seule ville de Douala mensuellement, selon des basses estimations, à peine 70 % atteignent le centre d’enfouissement de Nyalla à Bassa. Le reste atterrit dans des drains.

L’AJAFE relève pour le déplorer, la production/introduction croissante des sacs et bouteilles en plastique au Cameroun. Fabriqués en une seconde, utilisés en moins d’une demi heure, ils sont jetés dans la nature où il leur faudra jusqu’à 400 ans pour se dégrader et 1200 ans en mer selon leurs épaisseurs.

L’AJAFE insiste sur le fait que ces sacs et bouteilles en plastique, en plus des drains qu’ils obstruent et des sols qu’ils rendent impropres à l’agriculture, représentent chaque année un peu plus de 400 000 tonnes de déchets et produisent au moins trois types de pollutions : la pollution de l’air par des substances toxiques comme la dioxine émanant de leur incinération, la pollution visuelle et celle du milieu marin.  Ces déchets subissent souvent des recyclages approximatifs qui nuisent terriblement à la santé et l’environnement du citoyen camerounais.

L’AJAFE s’insurge contre ce laisser aller et lance un appel à tous les opérateurs économiques dont l’activité est source de déchets non biodégradables, d’adopter des stratégies de management et des procédés de fabrication plus « verts » : éco-conception, recyclage, développement durable, pour réduire l’impact de leur activité, produits ou services sur l’environnement.

L’AJAFE demande aux jeunes opérateurs économiques de se rapprocher du ministère de l’environnement afin d’exiger avec force le respect de l’article 11 de la  Loi N° 96/12 du 5 août 1996 portant loi-cadre relative à la gestion de l’environnement,  qui consacre la création d’un « fonds » qui vise « à promouvoir les technologies propres ».

Face aux opérateurs économiques qui opposent des arguments financiers pour fouler au pied la préservation de l’environnement, l’AJAFE rappelle le Titre 5 de la Loi N° 96/12 du 5 août 1996 portant loi-cadre relative à la gestion de l’environnement qui traite des mesures incitatives, et particulièrement l’article 76 alinéa 2 qui stipule que, «Les personnes physiques ou morales qui entreprennent des actions de promotion de l’environnement bénéficient d’une déduction sur le bénéfice imposable suivant des modalités fixées par la loi des Finances ». Elle exhorte par conséquent les organisations patronales à mener des plaidoyers pour le respect de cette disposition.

En encourageant les opérateurs économiques à partager l’évidence selon laquelle les finalités économiques et environnementales ne sont pas incompatibles, l’AJAFE demande aux opérateurs économiques de s’adonner au recyclage de leurs déchets, sources de nouveaux emplois, de pérennisation des ressources et de nouveaux débouchés.

Dans cette optique, l’AJAFE interpelle les banques, les instances internationales afin qu’elles offrent des facilités de financement aux opérateurs économiques porteurs des projets relatifs au recyclage.

L’AJAFE réitère que la préservation de l’environnement doit être considérée par tous comme un atout de développement de l’entreprise en général ; tant elle permet d’améliorer la qualité et la compétitivité des produits, mais  permet aussi d’aller plus loin en matière de gestion de l’image de marque de l’entreprise.

AJAFE,

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