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Climat :la société civile aussi démarre l ‘année 2015 avec un flashmob

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20150211161336161A chaque tour de négociations sur le climat sa mobilisation citoyenne. Genève n’a pas dérogé à la règle en organisant, mercredi 11 février 2015, une première « Action climat 2015 » sous forme de flashmob, place des Nations, devant l’entrée principale de l’institution onusienne où flottent les drapeaux des Etats membres.

A 12 h 30, une centaine de militants réunis à l’appel de la coordination Climat et justice sociale ont brandi des pancartes pour réclamer des « milliards pour sauver le climat », « moins de bagnoles » ou encore plus d’efforts en faveur des énergies renouvelables. Ils ont fait entendre leur voix à quelques encablures du bâtiment des Nations unies où se négocie jusqu’à vendredi soir le texte qui devrait servir de base à la conférence mondiale sur le climat (COP 21), attendue à Paris en décembre.

Conscients de la difficulté à attirer la foule en milieu de journée, dans un lieu certes symbolique mais avant tout fréquenté par une armée de fonctionnaires, et alors que les vacances scolaires ont vidé l’agglomération genevoise d’une partie de ses habitants, les organisateurs ont fait le choix d’un rassemblement éclair. Mais ils ne pensaient pas que la démonstration serait aussi furtive : après quelques minutes de prises de parole, quatre policiers invitent les manifestants à quitter les lieux. N’ayant pas demandé d’autorisation pour ce rassemblement, Juan Tortosa, porte-parole de la coordination, est sommé de disperser ses troupes. Il devrait se voir infliger une amende importante.

« Les négociations qui ont redémarré dimanche sous l’égide des Nations unies ne sont peut-être pas inutiles, mais elles ont très peu de chances d’aboutir à un accord contraignant, avance le militant suisse à l’accent andalou. Nous estimons que c’est aussi à la société civile de prendre ce sujet en main. »

« On ne peut pas compter seulement sur les gouvernants et les entreprises pour faire face à la situation climatique qui représente, aujourd’hui, rien de moins que le plus gros défi de l’humanité, insiste Pascal Vollenweider, l’un des responsables du réseau citoyen Avaaz. Le 21 septembre 2014, en marge du sommet sur le climat convoqué par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, Avaaz et 350.org – un autre réseau mondial très actif sur le climat – avaient convaincu plusieurs centaines de milliers de personnes de défiler dans les rues de New York, imitées dans de nombreuses villes du monde entier.

Pour les militants rassemblés sous un franc soleil, ce flashmob n’est que le début d’un « agenda 2015 » (expression très prisée dans les sessions de travail des négociateurs) bien fourni. Dès le 18 février, le collectif Alternatiba installe pour trois jours un village des initiatives locales en faveur du climat dans le quartier de Plainpalais, à Genève.
LA COALITION CLIMAT 21, VASTE PLATEFORME
L’éphémère rassemblement du 11 février ne cherche pas seulement à faire boule de neige. Il compte créer des passerelles avec les acteurs transfrontaliers de la mobilisation sur le climat. Dans la foule massée place des Nations figurent des visages connus en France, comme celui de Christophe Aguiton, membre fondateur d’Attac, invité pour une conférence publique le soir même à Genève. Avec le Centre d’information et de recherche pour le développement (CRID) et le Réseau action climat (RAC), Attac est l’un des animateurs de la Coalition climat 21, vaste plate-forme d’une centaine de mouvements nationaux lancée en septembre 2014.
« Pour la première fois depuis longtemps, l’occasion d’une mobilisation massive et pérenne se présente avec la conférence de Paris sur le climat. Le dernier pic remonte à Copenhague en 2009, et l’échec de la conférence avait entraîné une profonde désillusion. Depuis, les conditions ont changé, affirme le militant associatif. On l’a senti pendant la COP 20 à Lima en décembre, et on l’observe avec la forte appétence pour la Coalition climat 21. La conférence de Paris est un enjeu majeur, mais c’est aussi une chance à saisir. » Sur ce dernier point du moins, les délégués réunis dans les salles de l’ONU et les militants qui battent le pavé tiennent un discours commun.

AFP
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